Serait-ce donc la fin ? Après les échecs successifs de Morbius et Miss Webb et la fin de l'inénarrable trilogie Venom (vache à lait de ce Sony Cinemerdique Universe), ne reste plus qu'à déposer le bilan pour cette agrégat de spin-off tous plus ratés les uns que les autres. L'effort de cohérence ne sera pas gâché par l'arrivée de Kraven, clou du spectacle dans cette entreprise de dégradation publique.
J. C. Chandor est l'homme du paille du jour, après Andy Serkis et Daniel Espinosa. S'il a évidemment une part de responsabilité, aucun risque que le réalisateur de Margin Call et A Most Violent Year ait grand chose à voir avec une telle production. Pour la simple et bonne raison que Kraven n'a simplement rien à proposer. Avec un script aussi rudimentaire, un cinéaste investi se serait payé un exercice de style histoire d'emballer un joli nanar. Il y avait de quoi faire entre un Aaron Taylor-Johnson réduit à gonfler les muscles et l'accent improbable de Russell Crowe (qui est l'objet de blagues dans le film). Mais non, le long-métrage n'a même pas la décence de tenter le coup.
On s'ennuie ferme. Les scènes d'action en plus d'être rares sont expédiées, les super-méchants sont pathétiques, la photographie reste dans la grisaille sans intérêt qu'on accole au genre super-héroïque et les effets visuels accusent un retard technique d'environ 10 ans. Pour couronner le tout, sachez que le "Rated-R" est - comme très souvent, ces temps-ci - malhonnête, Kraven se contentant de quelques gerbes de sang comme cache-misère. Autant d'éléments qui confirment l'absence ou l'abandon de J.C. Chandor et donnent envie de sortir de la salle. Seulement, il y a quand même l'accent de Russell Crowe, quelques tentatives d'Alessandro Nivola pour faire sourire et Ariana de Bose pour supporter les 2h de projection.
On pourra quand même reconnaître l'acharnement à maintenir le niveau aussi bas d'un film à l'autre depuis 2018. Mais bon, comme toutes les meilleures blagues, il faut bien qu'elle se termine. Le problème étant ici qu'elle n'aurait finalement jamais dû commencer. Pour le bien de ses personnages et le notre.