Super-animaux.

Certes, niveau purement technique et visuel, ce « Krypto et les super-animaux » ne révolutionne pas le genre. L’animation est en effet quelque peu basique, presque similaire à celle d’un dessin animé de télévision. On exagère à peine mais cet aspect moins rigoureux dans les finitions ne dérange pas vraiment et c’est peut-être parce qu’on est habitué aussi à un degré de perfection tel avec les Pixar et consorts qu’une animation plus consensuelle a tendance à nous interpeller. Néanmoins cela fait aussi le charme du projet. Et de mêler ainsi le plus classique dessin animé animalier (comme avec les classiques « Zootopie » ou « Comme chiens et chats ») avec l’univers des super-héros est une excellente idée aboutissant à une œuvre à la fois originale, ludique et pleine de références pour les fans de l’univers DC Comics. D’ailleurs on pourra reprocher un problème récurrent aux films DC, en l’occurrence un climax final à rallonge, et peut-être un trop-plein de personnages sur seulement une heure et quarante minutes de film. Si suite il y a (ce que l’on espère et qui semble probable au vu de la fin), les scénaristes auraient pu en garder sous le coude pour le second épisode de cette galerie folle de personnages animaliers et super-héroiques.

Mais, entre les suites et les spin-offs, que cela fait du bien de voir un film pour les enfants novateur, plein d’énergie et qui puisse autant faire plaisir aux tout-petits qu’à leurs parents. Le second degré est présent tout le long et chaque réplique ou chaque scène est un océan de références amusantes et de clins d'œil aux comics et à ses nombreux personnages. Même si l’on n’est pas fan de cet univers, on connaît forcément Batman, Superman et consorts. En ce qui concerne les protagonistes, si les deux héros canins sont assez classiques, la galerie animalière et de super-héros qui les accompagnent est jubilatoire. On dit souvent qu’un bon méchant fait un bon film et le cochon d’Inde Lulu, excellemment doublé par Muriel Robin en version française, est un régal d’humour et de folie. On adore aussi son sous-fifre, le chaton psychopathe, et la tortue Merton comme le cochon P.J. Du côté des super-héros, de voir toute la Justice League croquée de la sorte est un régal.

L’histoire développée ici ne souffre d’aucune baisse de rythme, les gags et les péripéties s’enchainant à un rythme fou sans être fatigant. C’est coloré, l’histoire démarre vite et bien et surtout, « Krypto et les super-animaux » ne prend pas ses spectateurs pour des imbéciles, respectant aussi bien son public que le matériau d’origine dont il s’inspire. Un film d’animation drôle et léger où l’on croise des têtes connues, des invités surprises qui ont bercé notre enfance, des pieds de nez parfois impertinents (l’auto-dérision envers Batman par exemple est sacrément amusante) et une galerie d’animaux qui n’a pas à rougir des meilleurs avatars du genre. Un bon moment de détente, inspiré et intelligent pour toute la famille.

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