Jusqu'à il y a peu, l'animation en stop motion et son esthétique de "pâte à modeler", j'adhérais vraiment pas, mais Coraline d'H.Selick (qui fut une excellente surprise) est parvenue à me réconcilier avec la vieille école. Du coup, pour la première fois avec Kubo et l'armure magique, j'ai été curieux et plutôt impatient de découvrir un film du studio Laïka. Parce qu'on l'oubli mais, à l'écart, en toute discrétion sur le marché de l'animation, il y a aussi le studio Laïka. Parmi les derniers studios d'animation en stop motion, de moins en moins nombreux, Laïka (Coraline, l'Etrange pouvoir de Norman, les Boxtrolls) est ce que je serais tenté d'appeler un cinéma d'animation d'auteur pour la simple et bonne raison qu'il ne possède pas une filmographie très remplie et que ces films produits s'éloignent pas mal de ce qu'on a l'habitude de voir (du moins pour le moment j'en ai vu que 2/5, donc c'est encore à reconfirmer). Sorti il y a quelques semaines, Kubo et l'armure magique, de son titre original "Kubo and the two strings" (Kubo et les 2 ficelles) nous emmène en plein Japon féodal à l'époque de l'ère Edo (époque du japon féodal avec les conflits entre clans de samouraïs). Kubo, un jeune garçon borgne, vit avec sa mère sur laquelle il veille et gagne de l'argent grâce à ses talents de conteurs. Le jeune garçon aimerait beaucoup profiter des feux d'artifice et autres fête seulement, il doit respecter la règle imposée par sa mère: ne jamais rester hors de la caverne la nuit, sans quoi sa vie serait menacée. Un jour alors qu'il était au cimetière des âmes, Kubo, surprit par la nuit est attaqué par 2 sorcières menaçantes au masque kabuki, soulignant êtres les soeurs de sa mère. Le garçon tente alors vainement de fuir jusqu'à ce que sa mère arrive et lui permette de s'évader.....mais cette intervention lui coûta malheureusement la vie. A son réveille, Kubo se retrouve nez à nez avec un drôle de singe doué de parole ("macaque") qui lui apprend la menace qui sur lui: un terrible guerrier répondant au nom de Roi Lune est sur les traces du garçon, et le seul moyen de le vaincre est de réussir à réunifier les différentes pièces de la légendaire armure magique. En compagnie de "macaque" et ultérieurement par un drôle de samouraï scarabée et amnésique par dessus le marché, Kubo entreprend alors une périlleuse quête dans le but d'arrêter le Roi Lune et de percer les zones d'ombres sur ses origines. Voilà pour le pitch global dans les détails.
Verdict : eh ben du bon, du très bon même ! Bon déjà, vu mon pseudonyme, ça n'aura échappé à personne, moi tout ce qui s'approche de près ou de loin du Japon et de sa culture j'adore ! Donc ça part déjà bien et par conséquent, difficile de ne pas être intrigué par cette ambiance, cette esthétique ancestrale baignée de mythes et de spiritualités en provenance du pays du soleil levant. Le postulat en plus de cadre temporel choisit pour placer le récit initiatique du jeune garçon est pertinent; entre combats de sabres épiques, traditions, surnaturel et origami, Kubo nous offre une aventure bien palpitante avec ce qu'il faut d'humour dans les interactions entre les personnages pour détendre l'atmosphère.
A plusieurs reprise, j'ai eu l'impression que "l'âme" du film (le mot est bien choisit^^) ne faisait qu'un avec le papier, ou plutôt (si certains ne comprennent pas ce que j'entends par là) que ce film était fait pour être en stop motion et uniquement en stop motion. C'est chose rare mais j'ai la certitude que l'animation traditionnelle a été un meilleur choix que la 3D; toute la matière papier-carton utilisée pour le rendu visuel renforce cet aspect de légende antique, d'histoire poussiéreuse traversant les âges (la notion d'histoire étant au coeur même du film avec un grand nombre de moment de mise en abyme). Donc ouais, les graphismes claquent bien, les décors bien réalisés réussissent à nous immerger dans ce Japon féodal "tout en carton".
Les personnages sont amusants et fort intrigants avec beaucoup de mystères autour d'eux.
Kubo, (pas l'auteur de Bleach hein XD ^^) jeune garçon audacieux, vaillant et doué pour les histoires et pour la guitare (je sais plus le nom de son type de guitare...) est déjà fort stylé pour commencer ! Et est attachant car dans le fond il reste un petit garçon en manque de présence paternelle, qui plus est il est encore fragile et doit pourtant faire face à un grand destin. "Macaque", fidèle compagnon de Kubo, une guenon ronchonne au lourd secret et Scarabée, le samouraï-insecte-amnésique sont poilants car toujours en train de se chercher des noises, bien badasses eux aussi dans les scènes d'action. Les révélations à leurs sujet sont bien amenées, de façon crescendo et surprennent car le réalisateur a réussi à maintenir les zones d'ombres jusqu'au bout.
Les scènes d'action sont là et valent le coup d'oeil malgré un affrontement final un peu trop rushé à mon goût. Enfin le doublage réunit une belle brochette de talents: Art Parkinson, Ralph Fiennes, Matthew MacConaughey, Charlize Theron et Rooney Mara pour la version original; pas de pointure du doublage par contre côté version Française mais les voix attribuées aux personnages restent à peu près convaincante (même si j'ai trouvé celle de Kubo un peu trop gamine).
Pour conclure, Kubo et l'armure magique est une très bonne surprise qui parvient à me redonner encore plus confiance en l'animation stop-motion qui est là et qui ne se laissera pas mourir dans l'ombre de la 3D. Une aventure épique au pays du soleil levant, samouraï, reliques sacrées et origamis sont au menu des réjouissance ! 16/20
PS: Allez plutôt voir ça à la place de Trolls ^^