Kubo et l’Armure Magique (« Kubo and the Two Strings » en VO) est le petit dernier du studio Laika, notamment connu pour ses métrages en stop-motion comme Coraline. Il est réalisé par Travis Knight et est sorti fin 2016 dans un format de 102 minutes. Dans cette œuvre, Kubo et sa mère habitent tous deux, dans une montagne isolée, non loin d’un petit village traditionnel. Chaque jour, le jeune homme s’y rend et conte une épopée héroïque, sous la forme d’un spectacle haut en couleur avec des origamis. Mais, notre petit Kubo est encore bien loin d’imaginer l’ampleur de ses récits, qui dictera son aventure en compagnie de Singe et Scarabée.
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Il n’y a aucun doute, Kubo et l’Armure Magique est issu d’une belle prouesse technique que l’on se doit tous de féliciter. Cependant, bien que très beau et intéressant, ce film d’animation souffre de quelques maladresses, qui pourront faire tâche pour les plus pointilleux d’entre nous.
Du point de vu scénaristique, Kubo and the Two Strings a eu la bonne idée de poser les bases dès les premières minutes. Avec cette introduction qui nous annonce déjà une bonne partie de l’intrigue, nous sommes amenés à comprendre la direction vers laquelle nous mène cette animation et, par conséquent, à s’y imprégner plus rapidement. L’intrigue semble intéressante et fonctionnelle, dans la mesure où on veut en savoir plus. Au fur et à mesure de l’avancée dans l’aventure de Kubo, on se rend compte que l’œuvre va droit à l’essentiel, sans tergiverser. Autant cela aurait pu être une bonne directive, mais le minimalisme (scénaristique) l’emporte et finit par créer les premières fausses notes. Bon, ce n’est pas grand-chose rassurez-vous, juste un manque de scène de transition entre les quêtes de notre jeune Kubo. Ainsi, les liaisons d’une scène à l’autre sont un peu brutale.
En soit, l’histoire est belle, profonde et envoutante. Elle joue minutieusement avec le côté atypique de cet univers afin de nous apporter de la modernité. Par ailleurs, les mises en scène sont, tout particulièrement, bien travaillées et accentuent ce côté moderne. On soulignera de plus, l’intelligence des narrations de Kubo, qui, par des animations d’origamis, nous évite de longues minutes de discussion.
Qui dit histoire, dit personnages. Les personnages de cette animation sont, dans l’ensemble, bien pensés. Concentrons-nous sur les principaux acteurs de cette épopée. Rapidement, un équilibre pour le moins intéressant ressort de ces derniers. La stupidité attachante de Scarabée, l’instinct protecteur de Singe et l’innocence de Kubo forment une symbiose. En plus d’apporter de la matière à ces personnages, cela permet d’ajouter de l’émotion par le biais de notre affection et sympathie.
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Après avoir analysé la partie scénaristique, il est grand temps de s’attaquer à l’univers dans son ensemble. Pour cela, nous allons tout d’abord se pencher sur l’aspect visuel car, il faut bien le dire, c’est un réel atout de l’œuvre.
Kubo et l’Armure Magique mise beaucoup sur l’immersion dans son univers qui, à priori, fonctionne. Son style graphique très détaillé et atypique nous offre vraiment un plaisir de contemplation. S’ajoute à ce style, une colorimétrie très agréable. A l’instar de la plupart des films d’animation, Kubo et l’Armure Magique exploite une grande gamme de couleurs. Ainsi, les couleurs vives apportent beaucoup de dynamisme, pour notre plus grand plaisir, tandis que les plus sobres amènent cette souplesse, qui nous caresse les yeux. Bon, de ce fait en ressort un univers bien plus séduisant, qui pourtant parvient à nous mettre une bonne claque. S’ajoutent à cela, des décors éblouissants et des animations très fluides pour parfaire cette œuvre.
Et du côté de la bande son alors ? De nouveau, la bande son permet d’appuyer et favoriser l’immersion. En effet, bien que celle-ci n’est franchement pas incroyable, on y retrouve un fil conducteur cohérent et quelques partis pris intéressants. Le Shamisen, instrument musical à cordes duquel ressort toute la magie de Kubo, permet par exemple de donner du relief à ses différentes actions. La musique ambiante est fonctionnelle et assez sympathique tandis que les différents bruitages sont biens réalisés.
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Bref, vous l’aurez compris, la direction artistique est sublime et immersive. Elle nous permet de voyager dans un univers haut en couleur, originale qui saura faire preuve de dynamisme et de modernité afin de nous apporter une belle expérience. Malgré ses quelques maladresses scénaristiques, Kubo et l’Armure Magique reste une très belle œuvre aux prouesses techniques remarquables qu’il est tout de même conseiller de visionner.