Stanley Kubrick est un de mes cinéastes favoris de tous les temps. J'aurais même pu dire mon cinéaste favori de tous les temps, s'il n'y avait pas eu Billy Wilder. Mais pour en revenir à Kubrick, je crois que je n'ai jamais autant vu, lu, écouté sur un réalisateur. C'était un géant, un génie, un innovateur, un révolutionnaire, un artiste absolu, obsessionnel, ultra-perfectionniste. Je peux sortir toute une liste de superlatifs, de longs épanchements admiratifs, sans me donner l'impression d'en faire trop, car ce n'est pas le cas.
Cette longue et inutile digression pour juste justifier le fait que je n'ai rien appris de nouveau en regardant ce documentaire. Ce qui fait que je vais essayer de prendre partiellement le point de vue de quelqu'un qui n'a pas encore eu la possibilité ou la volonté d'aller à fond dans le Kubrick. Que cela soit bien clair, il n'y a aucune condescendance ou prétention dans cette critique, car j'ai eu juste la chance d'avoir eu un coup de foudre incroyable, il y a longtemps, en tombant sur une diffusion de Barry Lyndon. Sans cette chance, j'aurais pu encore à l'heure actuelle ne connaître que le minimum sur cette figure exceptionnelle et avoir tout ou presque à découvrir sur elle.
Est-ce que cela vaut le coup de regarder ce documentaire pour quelqu'un qui sait peu de choses, voire aucune, sur Kubrick, se basant juste sur de très vagues connaissances et sur des "quoi, tu n'as vraiment pas encore vu "mettre n'importe quel titre de film du cinéaste ici", t'es sérieux ?"
Oui, assurément, pour la simple et bonne raison que comme l'indique le titre, on se base sur les propos que Kubrick a tenu lui-même sur son œuvre et sur lui-même, grâce à Michel Ciment, une des très rares personnes à avoir pu l'interviewer et peut-être la seule à avoir pu le faire aussi profondément.
En utilisant les entretiens entre le cinéaste et Ciment, ce court documentaire réussit à faire un peu comprendre ce qu'est l'esprit Kubrick, ce qu'est son œuvre, ce qu'était l'homme, à travers des extraits de ses interviews enregistrées, de ses monuments cinématographiques, agrémentés de quelques vagues faits autobiographiques.
On est loin de tout apprendre sur sa carrière, sur son œuvre, sur l'homme, mais on arrive à en saisir à peu près l'esprit. En outre, on peut regretter que Killer's Kiss et The Killing ne soient pas évoqués, que Lolita ne soit mentionné que très subrepticement. Mais comme introduction pour entrer dans un univers incroyable, pour donner envie de creuser par la suite, ce documentaire peut être intéressant à visionner. Il ne faut donc pas hésiter à aller beaucoup plus loin, tout d'abord, évidemment, en savourant ses magistrales œuvres d'art. Oui, je ne suis pas capable de parler de cet artiste en étant mesuré, mais c'est parce qu'il le mérite complètement.