En août 2000, le sous-marin russe Koursk sombrait dans la mer de Barents, avec à son bord un groupe de marins qui tentèrent de tenir jusqu'à l'arrivée des secours. 18 ans plus tard, Europacorp produit ce drame franco-belge qui revient sur ces événements, en adoptant plusieurs points de vue : les marins désespérés prisonniers de leur coque, leurs familles éplorées, un haut gradé britannique dégoûté de ne pas pouvoir aider, et quelques officiels russes pris au piège entre la politique rigoriste de leur état et la tragédie qui se joue.
Le film, qui adapte la thèse officielle (accident de torpille au sein du sous-marin), jongle ainsi entre survival efficace en huis-clos, et dénonciation du pouvoir russe froid et aberrant, reposant sur des dogmes, de l'ego, et un manque de moyens criant. Même si le scénario en rajoute un peu (à l'écran seules quelques heures se déroulent entre l'intervention des Britanniques et l'accord russe, dans la réalité ils ont mis plusieurs jours), le propos est pertinent, et traité avec professionnalisme, malgré quelques effets visuels un peu moches. Thomas Vinterberg (pour qui il s'agit sans doute d'une œuvre de commande) apporte une certaine sensibilité, tandis que les acteurs sont dans l'ensemble convaincant.