Au sein de la filmo inégale de Curtis Hanson, "LA Confidential" est indéniablement le chef d'œuvre du réalisateur américain.
Son adaptation du roman noir de James Ellroy constitue une belle réussite, tant dans sa capacité à en tirer l'essentiel sans en dénaturer l'esprit et la noirceur, que dans sa mise en scène flamboyante, nous offrant un déluge de séquences virtuoses.
La cité des anges des années 50 est ainsi parfaitement reconstituée (et ce dès la magnifique scène d'ouverture rétro sur le mode "potins mondains") grâce aux décors, costumes et accessoires, mais aussi à la bande originale entêtante signée Jerry Goldsmith et à la sublime photo de Dante Spinotti, qui donne à l'image un grain inimitable.
Il en résulte un polar sombre et captivant, relatant la nébuleuse enquête de trois flics antinomiques, dans un contexte de violence policière, de prostitution haut de gamme et de trafic d'héroïne.
Pour incarner ses trois héros, Hanson impose les deux acteurs australiens Russel Crowe (alias Bud White, la brute au grand cœur) et Guy Pearce (alias Ed Exley, l'ambitieux droit dans ses bottes), Kevin Spacey complétant le trio dans le rôle de Jack Vincennes, le mondain désenchanté.
Au diapason de ces trois-là, l'impressionnante distribution (plus de 80 rôles parlants) rivalise de talent pour offrir un spectacle d'une qualité remarquable, à l'instar de James Cromwell, Danny de Vito, David Strathairn ou encore Kim Basinger en sosie tapineuse de Veronica Lake.
"LA Confidential" constiute un film très dense, qui requiert toute l'attention du spectateur, au risque de se perdre dans les méandres de cette histoire complexe et mystérieuse, qui de toute façon méritera sans problème un second visionnage.