Après "La petite voleuse", Claude Miller poursuit dans la même veine du film d'époque mettant en vedette une "fille de", Romane Bohringer succédant à Charlotte Gainsbourg, héroïne de ses deux films précédents.
Révélée la même année par "Les nuits fauves" de Cyril Collard, Romane est accompagnée au sein du casting par son propre père Richard Bohringer, ainsi que par la russe Elena Safonova. "L'accompagnatrice" est en effet l'adaptation du roman éponyme de Nina Berberova publié en 1935, Miller choisissant de transposer l'intrigue durant la période de l'Occupation.
Elena Safonova incarnant une célèbre cantatrice, une large place est accordée au chant lyrique, de sorte que les amateurs du genre trouveront dans la musique et les quelques passages chantés une jolie valeur ajoutée.
Ce n'est hélas pas mon cas, et j'ai donc trouvé le film assez quelconque, pas franchement mauvais mais trop artificiel et jamais captivant.
La confrontation de deux classes sociales était une bonne approche, quoique peu originale, mais le récit bifurque assez vite vers autre chose : notre trio quitte en effet Paris pour Londres, ce qui relance l'intérêt narratif mais peine à offrir au film une véritable cohérence entre ses enjeux historiques et sentimentaux.
Ainsi, l'apparition remarquée de Julien Rassam à mi-métrage prouve la valeur du jeune comédien trop tôt disparu, insufflant le temps de quelques scènes un ton moins compassé, mais on ne reverra plus ce personnage haut en couleur avant l'ultime scène - qui évite intelligemment le happy end malvenu.
A l'arrivée, "L'accompagnatrice" est un film assez moyen et un brin longuet, qui amorce le déclin de Claude Miller dans sa deuxième partie de carrière (que je connais moins bien que la première cela dit).