Se basant sur son historie familiale, Lulu Wang livre avec l’Adieu un film très personnel, mais encore trop en surface. A travers les retrouvailles d’une famille éclatée sur 3 pays à l’occasion d’un faux mariage, mais surtout d’un dernier moment avec une grand-mère malade, Lulu Wang parle de déracinement et d’acculturation, mais aussi d’intégration et de modèles sociaux-économiques. Son personnage principal Billie n’est ni tout à fait américaine, ni plus chinoise non plus, ses parents ne lui ayant pas transmis les rites et traditions de son pays. La jeune femme se sent ainsi perdue, ne trouvant pas sa place dans aucune des deux sociétés.
Mais l’Adieu ne fera qu’effleurer ses thèmes, se refusant à une réelle confrontation des personnages. Malgré les nombreux ressorts comiques éveillés par la situation de quiproquo, ceux-ci dépassent rarement le malaise ou l’incompréhension et s’effacent également de manière assez fugace.
Le film est très doux, partagée entre une mélancolie bienveillante et des moments de tendresse. La relation entre Billie et Nai Nai sa grand-mère est très touchante, surement l’émotion principale que voulait faire passer la réalisatrice, dernier lien qu’elle possède avec une Chine fantasme et aimante. Lulu Wang gardera tout au long du film un regard très pudique, soutenue par une photographie et une musique discrètes et enveloppantes. On aurait aimé un film plus incisif, car l’Adieu reste un moment mélancolique et fugace, trop passif dans les thèmes pourtant nombreux qu’il aborde.