Se déraciner de soi pour un terrifiant Éden. Éclipsant toute complexité, Téchiné explore la rupture radicale d'une jeunesse désarrimée.
L’adieu à la nuit, m’intéressait de par son thème, comment toute une jeunesse se laisse embrigader, se radicalise en se coupant de toutes ses racines familiales, sociales, de ses origines. Un sujet extrêmement complexe, délicat et protéiforme (aucune cause unique ne peut être suffisante) que Téchiné choisit d’aborder par touches un peu légères, sans retracer le mécanisme d’endoctrinement. Et curieusement, il manque de subtilité pour raconter cette histoire, pour comprendre les blessures intérieures de ce jeune homme en quête d’absolu, qui s’est enfermé dans sa radicalisation religieuse. Néanmoins ce n’est pas du tout un mauvais film qui a le mérite de soulever une question grave : comment des jeunes gens au départ non religieux ressentent et décident de tuer d’autres personnes au nom d’une religion, comment ils se sacrifient au nom d’un idéal dont ils ignorent la perversité… ? Le film s’inspire d’un ouvrage ( un recueil d’entretiens de jeunes qui ont décidés de partir faire la guerre en Syrie « Les Français jihadistes » du journaliste David Thomson)
J’ai beaucoup aimé Catherine Deneuve dans ses premiers films (« belle de jour », « les parapluies de Cherbourg » « Répulsion », « Les demoiselles de Rochefort » « la sirène du Mississipi », « peau d’Ane » mais plus tard dans « le dernier métro, « ma saison préféré », « le lieu du crime », « conte de Noël », « les voleurs » et donc aussi dans « la tête haute »