Malgré les intentions : filmage en milieu naturel, tentative de renouer avec les grandes œuvres d'aventure à la Kipling, une vision non manichéenne de la guerre et une croyance à un retour possible vers dame nature, le VRAI message écologique en filigrane (c'est à dire à mille lieux de la bouffonerie EELV), le jeu de Nick Nolte est pénible et peu crédible en king of jungle, probablement la longue toison dorée qui lui donne des allures de Christopher Lamb(eurt) de la forêt, l’osmose a du mal a prendre et donne à ce film des allures de série B boursoufflée et maladroite.
Mal écrite et peu inspirée, cette adaptation d’un livre de Pierre Schoendoerffer en mode Apocalypse Now du pauvre, possède néanmoins quelques atouts. Une belle photographie retranscrivant bien les extérieurs splendides, une vision non dénuée d’une certaine réflexion sur le retour à la nature et une croyance du réalisateur à une possibilité d’union des êtres au-delà des clivages raciaux. A noter la splendide bande originale signée Basil « Conan » Poledouris.
La mise en scène de John Milius est empruntée et manque sacrément de ce fameux souffle épique qu’il était parvenu à donner à son Conan, malgré les inspirations évidentes, Le Pont de la Rivière Kwai notamment, la partition de Poledouris ravivant quelques bribes de souvenirs visuels. Non aidée par un script faiblard et des figurants en mode folklore tahitien, un Nick Nolte absolument pas crédible et des longues scènes dialoguées sans nul autre intérêt que de meubler la lourdeur d’un schéma narratif mal étalonné, la bonne volonté de Milius n’y fait rien. Demeurent la BO et les splendides décors naturels.