« Je vais tenir ma caméra à l'envers, cela fera plus artistique ... » (Nicole G)
Derrière l’intrigue fascinante, il y a la plume d’Emmanuel Carrère, et l’histoire vraie de Jean-Claude Romand. Dommage que Nicole Garcia en ait tiré un film effiloché, un peu inconsistant, et franchement décousu.
L’interprétation est excellente : Daniel Auteuil torturé, François Cluzet au naturel, Géraldine Pailhas rongée de l’intérieur, et Emmanuelle Devos parfaite (comme toujours). L’ambiance feutrée de Fernay est elle aussi très bien rendue, avec ses frontaliers riches et discrets, face aux forestiers du Jura profond.
Mais le montage est réellement chaotique, il cherche à alterner les flash-backs, les auditions des témoins, la vie de Jean-Marc Faure et ses souvenirs d’enfance, sans oublier les différents enregistrements vidéo de ses confessions. L’idée était certainement d’explorer l’esprit fissuré de ce grand menteur, mais le film laisse un goût d’à peu près, comme un exercice de style qui tombe à plat.
Avec une intrigue aussi forte, L’Adversaire aurait gagné à être filmé plus simplement.