Pour découvrir à l'occasion quelques pépites méconnues, il faut parfois prendre des risques, quitte à se taper de temps à autre un bon gros nanar oublié de tous.
Car si j'essaie toujours de tenir compte du contexte et de l'époque de sortie d'un film, il faut bien admettre que cette comédie policière et musicale n'a pas grand chose pour elle.
Le prolifique mais peu exigeant réalisateur André Hugon propose un divertissement très mineur, chargé d'amuser le bon peuple français au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.
Problème, le mélange des genres ne fonctionne guère entre farce pagnolesque, enquête policière cheap, bluettes peu crédibles et chansons d'opérette : l'ensemble s'avère lourd et indigeste, à l'instar du nombre de personnages trop élevé.
Résultat, j'ai eu un mal fou à comprendre les tenants et aboutissants d'une intrigue faussement complexe, l'accent marseillais d'une partie du casting ne facilitant pas la perception de dialogues parfois navrants, entre jeux de mots bas de gamme, humour de répétition et patois méridional.
En outre, l'interprétation ne relève guère le niveau, avec la présence au casting du chanteur Henri Alibert (piètre comédien), de Noël Roquevert dans un double rôle (je l'avais rarement vu aussi médiocre), et divers seconds couteaux méconnus pour incarner les personnages secondaires.
Seuls se distinguent Edouard Delmont et sa faconde, ainsi que les demoiselles Gary Garland et Jacqueline Roman (compagne de Gérard Oury et maman de Danièle Thompson).
Le contexte marseillais (le port, le soleil, la plongée) et la musique de Vincent Scotto ne suffisent pas à élever "L'affaire du grand hôtel" au-delà du statut de navet à éviter.