S'il y a un domaine où on est plutôt pas mauvais dans le ciné français, c'est le polar sombre.
En même temps, en relatant l'affaire Guy Georges, ça ne pouvait pas être du happy time...
Cette traque ayant amené au procès de 2001 s'etalant sur dix ans et quelques nous est narrée au plus proche de la réalité, sans surjeu ni scènes/détails macabres mis en valeur à outrance.
Le réalisateur n'a pas voulu faire un documentaire mais une fiction collant au plus près de la réalité. Les faits, les émois des enquêteurs, quelques froides scènes de crimes, l'evolution de l'enquête, et ce fameux procès, apparement très proche de ce qui s'est effectivement passé dans la vie réelle.
En condensé car deux heures de bobine ne pouvaient pas suffire à retranscrire toute la tension autour de cette cour d'assises, dixit les vrais avocats.
Mais à part cela, et les trop chaudes larmes de Georges lors de ses "oui" libérateurs/glaçants, la fidélité de ces audiences, jusqu'au "merci" murmuré par une mère des victimes, est saisissante.
Bien sûr les acteurs y sont pour beaucoup, sobres mais intenses dans leur jeu, à l'image de cette réalisation cliniquement crue. Le rythme n'est pas échevelé, mais ce n'etait pas le but, et le fait que tout cela retranscrive une terreur qui fut bien réelle n'en est que plus horrible.
Un film nécessaire, ne serait ce que pour rendre hommage aux obscurs et sans gloire qui luttent dans l'ombre pour stopper ce genre de monstre.