Dans "L'affaire SK1", revient L’affaire SK1 sur le tueur en série Guy George, violeur et assassin monstrueux qui sévissait dans l’Est de Paris dans les années 90.
Le film évolue sur 2 axes. Celui du procès de Guy Georges, défendu par une Nathalie Baye pas très vaillante et en flashback, celui de l'enquête. On y découvre les coulisses du 36 quai des Orfèvres, saint siège de la police criminelle, son ambiance et rivalité entre groupes d'enquêteurs.
Le film est intéressant mais hélas les faits divers au cinéma ne sont souvent rien d’autre que des téléfilms de luxe qui relatent, sans réel parti pris artistique, des faits divers sordides, avec une volonté de coller à la réalité du drame, et donc avec un goût certain pour le réalisme de convention. La prise de risque est minime et SK1 ne déroge pas à la règle.
Le jeu des vedettes du cinéma français est redondant et même si tout le monde s’applique, rien ne confère aucun caractère propre à ce polar trop respectueux des codes, et donc dépourvu de personnalité propre. La mise ne scène est efficace mais sans entrain et l’on reste ainsi très déçu par les scènes de thriller, marquées par un suspense bradé.
Au niveau de l'image, on est loin de la lumière extraordinaire de "La prochaine fois je viserai le coeur" qui lui donnait un ton captivant. Là on est dans l'utilitaire et le banal, on reste dans le téléfilm.
Un point particulièrement désagréable est l'utilisation d'un effet numérique pour simuler le grain de la pellicule avec de la video (sur les scènes de l'enquête). De grâce arrêtez ça ! c'est immonde. Le fourmillement à l'image ne ressemble en rien à du grain argentique et j'ai personnellement été très gêné (il y a avait la même chose dans "Qu'Allah bénisse la France")
SK1 demeure franchouillard dans l’âme, trop inspiré par les fictions télé. Le résultat de cette traque au prédateur humain est un spectacle honnête, mais assez vain dans sa tentative de prendre le pouls d’une profession de flics amenés à côtoyer la lie de la société, quand le suspense poli ne tente jamais d’engager le spectateur au-delà des émotions de circonstance. Bref, on ne s’ennuie pas, mais c’est tout comme.