Bordel quelle claque et quel pied ce film.
Ce film kazakh sur la culture underground suit la vie d’un marginal au sein de l’Union Soviétique. On a pas de réel scénario si ce n’est quelques déboires sur la drogue.
Mais alors... la photographie est absolument magistrale, sublime. Les plans vides, l’esprit de la vieille époque, des décors à la fois kitsch et déprimants. On nous sert sur un plateau une ambiance industrielle qui est un véritable orgasme rétinien.
La musique, très riche (acoustique, new wave, punk), arrive très souvent nous faire hérisser les poils malgré le mutisme de certaines scènes contemplatives. Parfois le sens nous échappe, mais la beauté du moment à travers certains sons éthérés nous donne l'impression de voir des souvenirs que nous n'avons jamais vécu.
Le film est bourré d’exercices de styles : du dessin animé, des scènes de télévision entremêlées avec la réalité, une voix off qui raconte indirectement le fil rouge, des scènes de combat accompagnées de bruitages grotesques...
Véritable peinture de l’époque populaire soviétique, c’est le genre de film surréaliste expérimental où on ne ressort pas indemne.
Bref, merci à Rashid Nugmanov. C’est beau, touchant et simple.
Proche de la perfection, je retire quand même un point, car peut être parfois ça part un peu trop en sucette. Mais les prochaines fois corrigeront sûrement cette timide frustration.