Ambassadeur de la gastronomie française et directeur d'un guide prestigieux, Charles Duchemin décide de partir en croisade contre la malbouffe, incarnée par Jacques Tricatel, PDG d'un groupe de restauration rapide.
Sorti en 1976, "L'Aile ou la Cuisse" est le premier film tourné après l'infarctus de Louis de Funès. L'acteur, affaibli et aminci, se voit donc contraint de changer son jeu, désormais moins physique et moins nerveux. Il en profite pour être (un peu) plus subtil, et surtout toujours aussi drôle en incarnant ce directeur de guide aux méthodes parfois sournoises, mais très attachant.
A ses côtés, les producteurs de l'époque eurent la bonne idée de lui adjoindre Coluche, alors en pleine ascension, et apportant de la bonhommie à ce duo très amusant. A ce niveau, il est très ironique de voir une scène de fausse mise en abyme, où le personnage de Coluche explique à celui de Fufu comment faire rire le public ! Face à eux, Julien Guiomar excelle en baron de la malbouffe orgueilleux et immonde, personnage inspiré de l'industriel Jacques Borel.
Ces acteurs s'en donneront à cœur joie dans cette comédie qui, à défaut de disposer d'une mise en scène brillante, propose de nombreuses bonnes idées, un humour loufoque sur la gastronomie, et de très bonnes oppositions de personnages. Sans oublier le thème pétillant de Vladimir Cosma.
Quant au propos, le film se veut évidemment comme un déclaration d'amour à la gastronomie française, et une critique de la malbouffe industrielle. Critique certes facile et à gros traits, mais, il faut bien le dire, relativement en avance sur son temps. Par ailleurs, le film égratigne tout de même quelques restaurants (fictifs)... et propose une fin pour le moins cynique !
Ces thématiques n'ont en tout cas pas vieilli, permettant à "L"Aile ou la Cuisse" de demeurer une très agréable comédie familiale.