Philippe Labro aime le cinéma américain, il l'a toujours dit. Avec ce film, il tente de retrouver l'ambiance des polars US en transposant dans un univers français le personnage d'un chasseur de primes et un sujet de film noir. Son héros, ancien chasseur de fauves, agit autant pour l'argent que par goût du risque ou par défi. Belmondo lui donne une allure décontractée et une dimension de justicier solitaire, tout en n'évitant pas ses tics habituels, que Labro ne manque pas de valoriser dans une succession de scènes typiques de ce cinéma français des années 70. Il lui oppose un gibier de choix en la personne de l'Epervier, criminel impitoyable auquel Bruno Cremer donne une dimension inquiétante.
On peut reprocher à ce film son manque d'étude psychologique, mais selon les critères américains, c'est une étude de comportement à l'intérieur d'un genre établi, et cet aspect là est intéressant. Le film est efficace, sans temps mort, mis en valeur par une mise en scène nerveuse et percutante, et soutenu par une excellente musique de Michel Colombier qui ressemble aux partitions que composait Morricone pour les polars de Verneuil.