Ce cinquième long-métrage du polyvalent Philippe Labro m'avait laissé un bon souvenir, en raison notamment de la prestation flippante de Bruno Cremer en psychopathe ambigu et charismatique.
Mais j'étais encore gamin lors de ce premier visionnage, et aujourd'hui ma perception est nettement moins indulgente.
Il s'agit d'un polar poussif et improbable, aux influences américaines trop évidentes, à la croisée de Sam Peckinpah, "Dirty Harry" et Jean-Pierre Melville, intégrant une touche franchouillarde par le biais du héros national Jean-Paul Belmondo.
Labro multiplie donc les séquences sans dialogue, rythmées par des sonorités inquiétantes, se référant tantôt au western, tantôt au film de casse ou d'évasion. Un patchwork assez indigeste, d'autant que le scénario est inutilement confus, l'écriture laborieuse, le discours sans nuances...
Reste la distribution : outre Cremer, on retrouve un Belmondo moins flamboyant que d'habitude, plus viril que gouailleur, entouré de seconds rôles vraiment pas transcendants (Patrick Fierry, Victor Garrivier...).
Le film bénéficie heureusement d'une ambiance seventies toujours appréciable, surtout que Labro sait quand même tenir une caméra, mais cet "Alpagueur" ne mérite guère qu'on s'y attarde, affaibli par ses invraisemblances, ses quelques longueurs et sa mythologie hors d'âge.