Garrel nous ressort une nouvelle variation sur les relations amoureuses, le désir et la fidélité, avec cette fois-ci nettement moins de force émotionnelle et passionnelle que les précédents La jalousie ou L'ombre des femmes.
En effet, outre la B.O. assez tristounette de Jean-Louis Aubert accompagné d'un piano solennel et emphatique, certains dialogues prétentieux, trop didactiques, sortis de nulle part (du type “Papa? -oui? - selon toi, c'est quoi la fidélité?” ou encore la conversation au café sur l'Algérie coloniale) et un noir et blanc pas toujours pertinent (surtout quand il cadre des décors de rue laids comme une énorme publicité pour lycamobile ou de petits commerces de quartier aux couleurs criardes du genre kebab totalement dépourvu d’intérêt esthétique), l'ensemble demeure assez redondant au vu de son œuvre. Par ailleurs, l'écriture ne jouit d'aucune recherche poussée et en est même bâclée; l'image, elle, n'enrichit que trop peu le film. Il y a bien toutefois la beauté des amants endormis nus sur le lit après l'amour, la lumière déclinante traversant les croisées d'un couloir où Gilles hagard et abattu claque définitivement une porte, ou un léger frémissement provoqué par le désir dans les sordides toilettes de la fac, mais somme toute rien de bien relevant.
Un Garrel mineur, presque en version caricature de lui-même.
5,5/10