Faux semblants
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François Ozon est l’un des cinéastes français les plus prolifiques en activité ! Il tourne à la vitesse d’un Woody Allen et n’est pas loin de nous offrir un film par an. A peine neuf mois après le très appliqué « Frantz », le revoici avec un nouveau long-métrage qui lui ressemble absolument. Il retrouve Marine Vatch pour un thriller à la fois psychologique et érotique mais également à la lisière du fantastique qui convoque les thèmes de la gémellité et du double maléfique. C’est un peu un pot pourri de nombreuses thématiques qu’il a pu aborder depuis une quinzaine d’années dans sa filmographie et qu’il compile à travers un élégant film de genre qui a peut-être le tort à posteriori de ne pas briller par son originalité et de plier sous le poids de quelques références.
Élégamment filmé et épicé par quelques scènes bien crues mais pas gratuites dont il a le secret, « L’Amant double » souffre d’un démarrage poussif dû aux longues discussions des futurs amants qui se rencontrent dans le cadre d’une psychanalyse. Puis le mystère prend forme et notre intérêt s’éveille sans pour autant que l’on soit totalement captivé. La faute certainement au manque de rythme d’un film qui aime prendre son temps et nous gratifie de quelques scènes trop répétitives. Mais ne nous plaignons pas, pour une fois que le montage d’un thriller de ce type n’est pas épileptique… Il faut faire attention aux nombreux détails parsemés tout le long d’une œuvre très riche en symboles et en indices, qu’ils soient visuels (décors, actions des personnages, …) ou nichés dans les dialogues. C’est assez ludique mais il faut accepter de se perdre entre fantasme et réalité, chose qui pourrait rebuter certains spectateurs.
Les performances du duo en tête d’affiche sont irréprochables et au diapason, Marine Vatch jouant le jeune femme inquiète et perturbée à merveille tandis que Jérémie Rénier étonne dans un double rôle miroir dévoilant des recoins plus sombres de son jeu qu’on lui laisse rarement l’occasion de montrer. On aurait aimé cependant être davantage passionné par cette histoire à tiroirs dont le postulat de base éveillait pourtant grandement la curiosité. Les révélations sont au final sporadiquement intéressantes et la clé de tout cela nous apparaît quelque peu grossière et décevante. Il n’empêche, nous sommes dans un film de François Ozon et la somme des qualités de « L’Amant double » rattrape relativement celle de ses défauts quand bien même le tout est plus intriguant que réellement inoubliable.
Créée
le 26 mai 2017
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