Faux semblants
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Après un film dit classique, Frantz, François Ozon part encore à 180° sur un thriller érotique où une jeune femme instable va découvrir que son amant, qui fut auparavant son psy, ne lui a pas tout dit sur son passé...
Il est difficile d'en parler plus sans éventer ses nombreux secrets, mais le fait est qu'Ozon semble s'amuser de notre attente avec pas mal de trompe-l’œil, en particulier un Chartreux qui déambule dans l'appartement, et, qui, de par sa nature de voyeur, va être une métaphore de l'histoire où le spectateur devient un voyeur de cette histoire assez rocambolesque.
Si Marine Marine Vacth est assez bonne en jeune femme qui a l'air d'avoir un pet au casque, notamment à cause de ce ventre qui la fait constamment souffrir alors qu'elle n'a rien, le rôle le plus payant est attribué à Jérémie Rénier, lequel est formidable en jouant deux personnages, dont la seule différenciation physique se situe dans le côté de la mèche. L'un est plutôt calme, tandis que l'autre est plus emporté, et c'est l'un des nombreux sels du film, qui va de surprises en surprises, notamment dans la présence d'une grande actrice anglaise dans la deuxième partie. Myriam Boyer, qui joue la voisine, est celle aussi qui peut semer le doute dans l'histoire, avec la chambre de sa fille emplie de chats empaillés.
Enfin, le sexe est une composante de l'histoire, ce qui va emmener le drame dans le troisième acte, et il faut dire que c'est assez poussé dans la représentation, avec des corps dénudés, des actes sexuels, et un gode ceinture ! Il est présent surtout dans le fait que cette jeune femme que joue Marine Vacth n'a pas l'air de se libérer durant l'acte, elle semble toujours avoir mal ou se retient dans son plaisir, ce qui comptera dans le final, qui est peut-être une des limites du film.
On sent que toute cette histoire flirte plus d'une fois avec le grotesque, et une folie à la Cronenberg, avec une représentation du corps, mais Ozon n'a pas la subtilité du réalisateur canadien, en particulier lors du dernier plan, qui sonne comme une libération ; quelques secondes plus tôt, on avait compris.
On sent qu'Ozon veut piquer à tous les râteliers, des façons escaliers en colimaçon à la Hitchcock en passant par les scènes en infra-basse comme le fait Gaspar Noé, mais j'y vois plus là un exercice de style pas toujours réussi, dans lequel surnage un Jérémie Rénier impressionnant.
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le 9 juin 2017
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