Un joli film, fait pour donner des solutions. Des solutions aux petits mystères de la saga (qu'est devenue Colette, quid du roman d'Antoine, son mariage avec Christine... sa mère) et surtout des solutions pour Antoine : le sens de l'art, de l'amour... sa mère. Et puis il y a des clins d’œil partout, aux autres Doinel évidemment -outre les flashbacks foisonnants, le jeu de mots sur Les amours du Léautard (orthographe hautement aléatoire) fait une double référence à Léaud et à Philippe Léotard que Truffaut avait lancé dans Domicile conjugal (et puis dans Les Deux anglaises et le continent)-, mais aussi à la merveilleuse Nuit Américaine (avec Liliane et le pot de fleurs dans lequel Antoine jette sa lettre à Sabine).
J'aime Antoine Doinel, j'aime Truffaut et son amour et sa bienveillance pour ses acteurs et ses personnages, je n'ai pu qu'aimer ce film qui est un régal de souvenirs et de générosité. Et tant pis s'il n'est ni immense comme les précédents, ni indispensable. Achever vraiment une histoire au cinéma est difficile -tiens, c'est Gégé* qui disait que les fins au cinéma sont contre-nature et anti-vie ; et bien justement et à revers de cela, ce film en est une démarche cinématographique et scénaristique, l'ultime conclusion. Et donc pas du tout une connerie, cher François. Et sa tendresse juste en fait une oeuvre loin du règlement de compte, comme accusait et craignait Christine dans Domicile conjugal.
*https://www.franceinter.fr/emissions/ca-peut-pas-faire-de-mal/ca-peut-pas-faire-de-mal-09-juillet-2016