Quelle chance et quel plaisir de profiter sur le tard de la série culte d'Antoine Doinel, de tout dévorer d'un coup et de suivre avec force empathie la vie d'un personnage, dévoré par ses fantasmes. Et puis, on clôt avec l'Amour en fuite.
L'impression de se retrouver devant un film qui perd de son sens. La forme, déjà, les flashbacks assénés jusqu'à l'écoeurement pour donner du vivant à des scènes de mélancolie des personnages... Bon, c'est vite agaçant et ça fait facilement sortir du film mais faisons avec.
L'écriture, alors bon, hein, non. On a l'impression de vivre un roman fantasmé d'Antoine mais vraiment dans le mauvais sens. Et si c'était peut être le but, accentuer le récit sur son vide pour mieux mettre en valeurs les fantasmes d'Antoine qui ne reposent sur rien ou presque. Peut être, mais c'était quand même bien mieux mené dans les deux opus précédents.
Et le jeu d'acteur. Le choix de Dorothée ne peut être un hasard. Pourquoi avoir choisi quelqu'un qui dégage si peu de chose à l'écran avec un jeu si désincarné pour incarner un personnage sensé faire tourner les têtes? C'est en me posant la question que je me suis posé une hypothèse.
Et si c'était fait exprès. Il y a probablement moult intentions, mais la forme finale est vraiment trop en décalage avec les précédents films. Terminé l'empathie, place à l'éloignement avec le personnage. Peut être que l'on voit juste le monde d'Antoine à travers ses yeux, un mélange obscur de souvenirs réinventés et de fantasmes au présent. Antoine est forcément devenu fou dans les films suivants qui n'ont jamais existé. Allez, je rehausse ma note, finalement, il y avait quelque chose là dedans.