Dans "l'Amour en Fuite", Truffaut résume Doinel : c'est drôle, touchant aussi, on peut regarder ces extraits des films précédents / flashbacks de la vie d'Antoine Doinel comme un hommage du metteur en scène à son acteur fétiche, Jean-Pierre Léaud. Une indéniable mélancolie se dégage du film, car ce n'est pas seulement l'amour, c'est la vie toute entière, déjà, qui échappe au personnage, au metteur en scène, et à nous ses spectateurs. Ceci dit, tout cela ne fait pas un VRAI film, et il manque ici le principal, un scénario ou des personnages forts, voire même un minimum de conviction de la part de Truffaut, qui semblait penser à l'époque que faire ce film était en fait une erreur. Du coup, "l'Amour en Fuite" est réservé aux aficionados. Les autres passeront leur chemin, et consacreront leur temps à d'autres sommets de la longue et brillante filmographie de Truffaut. [Critique écrite en 1989, retouchée en 2015]