L'amour peut te sauver de la violence ? Une très belle réalisation d'une romance assumée.

Ma critique vidéo sur l'Amour Ouf

Gilles Lellouche, réalisateur et acteur qui se sera fait remarquer un grand nombre de fois pour ces deux rôles au cinéma. Ayant déjà parler et beaucoup apprécier le Grand Bain (mais sans avoir vu Bac Nord pour le moment, ne jugez pas…), comment ne pas être intéressé par le dernier long-métrage de celui-ci ? Parler d’une relation amoureuse entre deux jeunes adolescents, Clotaire et Jackie, qui va apporter de grosses épreuves à travers des choix difficiles. Bref, que pensez de ce nouveau long-métrage de Gilles Lellouche ? C’est bien. Non sincèrement, on peut y voir des défauts, dont des reproches qui ne feront pas le même effet à tout le monde mais c’est réellement bien comme long-métrage. Surtout à coté de L’Heureuse élue qui se prend un bide mérité…

PS: Cette critique ne sera basé que sur le long-métrage car on a pas encore pris connaissance du livre.

Positif

Clotaire (François Civil / Malik Frikah) est un jeune homme qui se tombé sous le charme de Jackie et tente de la séduire malgré que ce soit un voyou qui ne fait que des bêtises. Malgré ça, c’est un garçon auquel on s’attache car on sent qu’il est sincère et qu’il aime Jackie de tout son cœur. Dans la deuxième partie, il sort de prison et cherche à se créer son propre empire vu qu’il ne peut plus voir Jackie. C’est un personnage intéressant à suivre à travers son développement et son amour pour Jackie qui a été sa seule motivation à tenir en prison malgré leur séparation. Franchement, c’est réellement un personnage attachant au fur et à mesure des choses malgré ses erreurs.

Jackie (Adèle Exarchopoulos / Mallory Wanecque) est une jeune femme qui arrive dans une nouvelle école et se fait séduire par Clotaire au fur et à mesure du temps. Elle vit un bel amour avec lui à tel point que, lorsqu’il est envoyé en prison, elle en devient inerte et sans avoir plus aucun objectif dans la vie. Et puis, elle tente de refaire sa vie avec Jeffrey mais ses souvenirs la rattrapent pour se rendre compte que son véritable amour n’est pas celui qu’elle pense. Franchement, Jackie a un très bon développement à travers son amour pour Clotaire et son avenir indécis.

Le père de Jackie (Alain Chabat) est un homme qui a perdu sa femme et a du élever sa fille seule en faisant de son mieux. De tous les personnages du long-métrage, c’est de loin le plus attachant et celui qui n’utilise jamais la violence pour quoi que ce soit. Autant dire ce qui est, c’est un père attachant dont on sent qu’il fait au mieux malgré qu’il ne comprenne pas pleinement sa fille.

Le père de Clotaire (Karim Leklou) est un ouvrier d’une usine assez sévère et violent malgré qu’il ait le sens de la famille. Quand on le voit avec la famille nombreuse et son autorité, on comprend pourquoi Clotaire fait tout ce qu’il fait. Et pourtant, il aura une certaine influence sur son fils.

Jeffrey (Vincent Lacoste) est un directeur d’entreprise riche qui tente de rendre Jackie heureuse en lui offrant tout ce qui pourrait lui faire plaisir. En même temps, Jackie est la première (et peut-être la seule) femme qui lui résiste avec du caractère et on voit qu’il aime posséder des choses. Il y a de fortes chances qu’il voit Jackie comme une possession plutôt que comme un véritable amour, et ce malgré qu’il fasse très sympathique en apparence.

La Brosse (Benoît Poelvoorde) est un boss avec des affaires malhonnêtes qui a entraîné Clotaire dans ses affaires après que celui-lui lui a rendu service. Il met le profit avant tout tout en protégeant sa famille, ce qui peut se comprendre dans certaines de ses décisions. Après, c’est un personnage plus important dans la première partie mais qui a quand même son rôle à jouer dans la chut de Jackie.

Son fils (Anthony Bajon) est un jeune homme qui suit son père dans ses affaires en participant aux braquages afin qu’il soit fier de lui. Après qu’il ait été protégé, il a un certain rôle à jouer par rapport à Clotaire et son règlement de compte qui fonctionne. Il a un rôle mineur mais ça marche.

• La relation principale entre Clotaire et Jackie est la plus intéressante et de loin. La manière dont la relation naît, se développe, ce que certains choix entraînent pour les deux et même leur ressenti des années après est compréhensible et très efficace en plus d’apporter du bon développement de personnages. Ensuite, on pourrait parler de la relation entre Jackie et Jeffrey qui est un peu plus secondaire mais également intéressante dans la manière dont Jackie le ressent et dont Jeffrey considère Jackie.

• Le long-métrage démarre par Clotaire qui se prépare avec toute sa bande à aller se battre pendant que Jackie court vers une cabine téléphonique pour l’appeler. Il ne décroche pas, commence la bataille et finit par se faire tuer en tentant de s’échapper. Une introduction efficace qui nous donne envie d’en savoir plus et qui nous donne aussi envie de savoir si il n’y aurait pas une autre issue pour Clotaire (lors du deuxième visionnage).

• Évidemment, les évolutions qui nous intéressent le plus ici sont ceux de Jackie et de Clotaire par rapport à leur amour passionnant mais également à l’avenir qui avance avec les difficultés et la séparation avec les blessures que le premier amour laisse. Vraiment, on a des évolutions intéressantes de nos deux personnages, et aussi de Jeffrey avec sa jalousie qui prend de plus en plus le dessus.

• Il faut savoir que la construction du long-métrage est assez particulière, on a les deux parties de l’histoire en un seul long-métrage et ça marche. Ca peut paraître long mais c’est une bonne manière d’avoir fait ainsi car on a la deuxième partie qui arrive de suite après la première. Cette construction peut déplaire pour des raisons compréhensibles mais passe en vérité.

• Concernant la fin, elle peut paraître simple mais elle fonctionne en vérité. Tout en marquant leur évolution et leur amour sincère, cette fin peut ne pas pleinement satisfaire mais elle arrive à convaincre avec tout ce que nos personnages ont traversé. Après, elle décevra ou pas en fonction des personnes mais elle passera avec d’autres.

• En terme de symbolisme, on a des éléments très intéressants en fonction des personnages, notamment pour Clotaire et Jackie. Son père et Jeffrey pour Jackie, son ancien patron, ses amis et son amour pour Jackie pour Clotaire… Il y a réellement beaucoup d’éléments de symbolisme intéressants ici.

• Question mise en scène, c’est magnifiquement géré dans sa globalité. On pourrait reprocher certains détails comme certains zooms un peu étranges mais, en vrai, la mise en scène s’en sort réellement bien dans sa globalité.

• Question émotion, sans faire pleurer, ça reste une émotion qui fait de l’effet. On est réellement touché par certaines scènes et les situations de nos deux protagonistes qui semblent chacun perdus sans l’autre.

• Il n’y a rien à redire sur le jeu d’acteur est acteurs et actrices de ce long-métrage, ils sont tous bons. Chacun et chacune d’entre eux sont réellement investis comme il se doit afin de nous offrir de belles performances.

• La photographie est sublime. Que ce soit dans la première partie dans l’adolescence de nos personnages ou du futur quand ils sont devenus adultes, on sent que la photographie a été travaillée et très bien gérée.

• Vu que la mise en scène est bien gérée, on a aussi un bon jeu sur les lumières dans la plupart des séquences. La lumière est bien utilisée symboliquement parlant et bien gérée en fonction de la scène qu’on regarde.

• La tension se fera plus sentir dans la deuxième partie mais elle est présente. Sans être grandiose, elle arrive tout de même à nous faire avoir un peu peur pour les personnages qu’on apprécie.

• Les musiques sont superbes. Alors oui, on a le droit à quelques morceaux en copyright mais ce sont réellement de bonnes musiques qui passent bien en racontant ce qui se passe à l’image.

• Malgré que le scénario soit assez prévisible dans ses grandes ficelles, il faut reconnaître qu’il y a quelques moments inattendus qui fonctionnent quand même.

• Les costumes sont simples mais efficaces en vérité, notamment pour ce qui est de définir les différents personnages. C’est un détail mais c’est un détail efficace.

• Les décors sont beaux. Véritablement, la plupart des décors sont travaillés et arrivent à convaincre sans problème.

• On a quelques références à des vieux films avec des romances qui passent plutôt bien quand on y fait attention.

Négatif

• Reparlons rapidement du fils de La Brosse joué par Anthony Bajon. Entre la première et la deuxième partie, c’est le seul qui ne donne pas l’impression d’avoir vieilli alors qu’il s’est écoulé 10 ans tout de même. C’est un détail mais c’est regrettable qu’ils n’aient pas un petit peu plus soigné ce détail.

• Est-ce qu’on peut dire que certains moments du long-métrage sont un peu exagérés ? Il y en a peu mais on sent que certains moments peuvent être critiqués pour leur exagération (malgré que ça ne soit pas si perturbant et assumé de la part du réalisateur).

• Bizarrement, le générique du début est un peu perturbant. La musique est prenante et symboliquement ça fonctionne mais ce petit générique n’arrive pas à pleinement convaincre malgré tout, même si c’est difficile de savoir pourquoi.

• Est-ce qu’on aurait quelques moments inutiles dans ce long-métrage ? Peut-être. C’est difficile à dire car la majorité des séquences sont utiles à l’histoire mais on sent que certains petits moments peuvent paraître un peu inutiles.

• Malgré que ce soit bien développé, le scénario est tout de même assez prévisible. La bande-annonce nous en montrait déjà pas mal mais il est très facile de deviner comment les choses vont se passer dans les grandes lignes.

Au final, L’Amour Ouf a peut-être une note un peu trop élevé mais c’est réellement un long-métrage qui vaut le coup d’œil. Franchement, il y a de quoi passer un très bon moment en le regardant malgré que certaines choses vont un peu perturber pendant le visionnage. On a une belle mise en scène, des personnages intéressants avec des acteurs et actrices investis, des beaux décors et des magnifiques musiques avec du très bon symbolisme. Après, il est vrai que le scénario est assez prévisible dans les grandes lignes, certains moments qui peuvent paraître exagérés pour une fin qui peut paraître inadaptée par rapport au sublime de la relation amoureuse. Malgré ses défauts, ce film vaut vraiment le coup de le voir au cinéma, même si on sait que 2h40 (environ) pourra en déranger certains.