Ca passe et ça casse

Il y a des films comme ça qui vous traversent, mais qui ne s'arrêtent pas dans votre cœur. On entend les autres spectateurs renifler, se moucher, pleurer même, mais vous, vous restez figés, les sens bien ouverts pourtant. L'Amour ouf m'a fait cet effet. Le premier reniflement derrière moi ne m'a pas vraiment surpris mais au deuxième, j'ai pris conscience que la scène provoquait de l'émoi. Quoi ? Cette suite de mots vides ? C'est la première critique : des dialogues qu'on oublie en un instant. Des mots qu'on ajoute à la suite des autres sans aucune raison valable.

J'aime bien l'idée de Lellouche qui veut faire un film de bandit initiatique à la sauce française, sauf que - les cuisiniers vous le diront - il est très difficile de faire une bonne sauce. Lellouche mélange de bons ingrédients avec des mauvais pour en sortir un ensemble moyen. On ne peut toutefois pas retirer à son film son originalité. J'aime aussi la BO, mais la BO ne fait pas un film. On m'avait dit que The Cure était mis à l'honneur (j'adore ce groupe) et la musique A Forest notamment (j'adore cette musique). Mais lors de la chorégraphie, j'ai été déçu. Je préfère de loin la musique seule, la musique que j'imagine dans ma tête quand je l'écoute.

Beaucoup louaient les images, parlons en. J'ai rien trouvé d'extraordinaire, peut-être parce que c'est un style de photographie assez contemporain. Les images de fin lorsque Jackie et Clotaire se retrouvent sur la plage etc. me laissent pantois. Tout comme cette lumière mi orange mi bleue. Par contre j'aime bien certains plans et transitions, par exemple au tout début lorsque la caméra reste sur la portière et ensuite nous montre les combat grâce à l'ombre sur le mur : le tout était brillant.

J'aime les histoires d'amour mais je n'arrive pas vraiment à expliquer pourquoi je n'ai pas aimé celle là. Peut-être parce que je n'arrivais pas à y croire : on ne voit pas grand chose de leur amour ouf. Les scènes d'adolescence ressemblent à un simple amour de jeunesse entre deux misfits (inadapté, marginal, mais surtout le nom d'un groupe star des années 80-90 qu'on voit parfois sur une affiche dans le décor).

Pas un mauvais film donc, mais un cocktail d'idées qui ne me conviennent pas.