Le message est on ne peut plus clair, les subtilités qui le compose beaucoup moins.
Un couple bourgeois invite leur cercle d'amis chez eux après un opéra. Seulement, beaucoup de leurs domestiques sont partis juste avant leur arrivée, sans raisons, tandis que d'autres s'enfuient juste après. La question du pourquoi reste en suspend pendant que la soirée se déroule sans accrocs. A tel point qu'aucun des convives n'émet le désire de partir. Au petit matin, il s'avère qu'aucun n'en est capable, dans une espèce d'oisiveté dirigée par une force supérieure. Alors que les heures, puis les jours passent, le masque social tombe au fur et à mesure que la folie s'empare du groupe, alors que dehors les secours ne peuvent rentrer.
La critique de la bourgeoisie et sa dépendance aux classes sociales plus basse est flagrante. Les ennuis commencent avec le départ des domestiques, "poussés" vers la fuite sans qu'ils ne sachent pourquoi. La thèse de la punition divine semble éclipsée par le final cyniquement savoureux.
L'analyse plus poussée de l’œuvre et sa portée politique (rapport à l'Espagne de Franco ?) resteront hors de ma portée par les lacunes que je porte sur le contexte historique et la filmographie du réalisateur, que je ne connais pas.
Reste une œuvre que j'ai vécut comme une sorte d'allégorie du rapport entre les différentes classes sociales, entre la dépendance de l'aristocratie et leur ignorance de la nécessité des classes plus pauvres, jusqu'au moment où ils en sont privés. Et au final, en tant de crise, leurs bas instincts refont surface, comme pour tous les autres.
Comme défauts je noterais qu'il y a trop de personnages manquant clairement d'approfondissement et de traits de caractères, faisant plus office de figurants, et une mise en scène trop théâtrale par moment.