On connait bien sûr Sylvie Vartan en tant que chanteuse, mais comme actrice, elle aura souvent fait des apparitions au cinéma, jusqu'en 1994, où, à 50 ans, elle décroche son véritable premier rôle. Celui d'une femme de magistrat qui va abattre son amant, après avoir maquillé le meurtre en viol.
Mais dès les premières minutes, on sait très bien que nous sommes chez Jean-Claude Brisseau ; image au format carré, scènes souvent tournée en intérieurs (et dans une lumière souvent dorée), et bien entendu, des actrices bien souvent nues, mais j'y reviendrais.
En voyant Sylvie Vartan, à la blondeur immaculée, difficile de ne pas pas penser à la Kim Novak de Sueurs dont elles partagent la même coiffures, et même plan de dos, avec un chignon. L'intrigue baigne dans une ambiance Hitchcockienne, avec Tcheky Karyo, qui joue l'avocat, qui va démêler l'intrigue, dans des décors souvent sinistres, et où on va tomber sur les fameuses femmes à poil.
Depuis Noce Blanche, jusqu'à ses films les plus récents, on sait que Brisseau aime filmer la femme nue, mais plus ça ; celle qui se caresse, ou qui participe à des partouzes dans des appartements de luxe. Ça en devient une obsession et si, objectivement, on ne va pas se plaindre de ce corps dénudés, c'est souvent hors-sujet. Pourquoi un long plan sur une femme qui se caresse de plus en plus à force que son mari lui dit qu'il l'aime ? Le mystère féminin, sans doute...
Cela dit, le film baigne dans une ambiance très particulière, avec Michel Piccoli qui doit avoir 5 minutes de présence dans le film, baignant toujours dans une noirceur. Il faut quand même dire que Sylvie Vartan est très bien dans le rôle, aux faux airs de Catherine Deneuve, car elle arrive à faire passer le mystère de son personnage, qui restera trouble jusqu'à la fin.
Bon, je ne reverrais pas ça tout les jours, d'autant plus que le ton est souvent atonal dans les dialogues, mais on va dire que L'ange noir est un intéressant exercice de style à la Hitchcock, mais à la sauce Brisseau.