L’ange noir est né du désir de Jean-Claude Brisseau de donner un rôle à la mesure du talent de Sylvie Vartan, chanteuse qu’il admirait beaucoup. Le film s’inspire assez librement de La lettre de William Wyler mais il fait aussi référence à Hitchcock dans la manière de filmer ainsi que dans le personnage de Stéphane qui n’est pas sans rappeler celui de Kim Novak dans Vertigo. Filiation oblige, on pense aussi à De Palma dans la splendide scène finale. Le film est aussi un portrait de la grande bourgeoisie de province qui rappelle ceux de Claude Chabrol. Mais toutes ces références n’empêchent pas que nous ayons là un film profondément personnel et original, ainsi qu’une tragédie antique où les personnages restent impuissants face à des forces qui les dépassent. Sylvie Vartan, visage fermé, jeu minimaliste, impénétrable, entre la grande bourgeoise et la call-girl de luxe, est tout simplement fabuleuse. Le film est disponible dans l’excellente collection Make my day dirigée par Jean-Baptiste Thoret chez Studio canal.