De la rencontre entre Alain Resnais et Robbe-Grillet est né un film forcément avant-gardiste, élitiste, incontestablement original mais, pour qui ne parle pas le langage des auteurs, inévitablement hermétique. Sur le fond comme sur la forme, le film déconcerte et déroute, agace et ennuie en vertu d'un mode de narration, d'un formalisme et d'une direction d'acteurs très singuliers pour ne pas dire inintelligibles. Pour ma part, passé la curiosité initiale, je suis resté à la porte.
Dans un château et son parc, aux contours géométriques, des personnages, comme des ectoplasmes en tenue de soirée, figés et indéfinis, semblent eux aussi faire partie du décor, décor unique dans lequel un inconnu poursuit une femme de ses souvenirs. C'est le plus souvent par de longs monologues que l'inconnu tente de convaincre Delphine Seyrig qu'ils se sont rencontrés l'année précédente à Marienbad. Elle ne se souvient pas, lui se trompe peut-être et tous les deux errent dans les couloirs luxueux du château, fantomatiques et étrangement compassés.
Dans cet univers mondain et hiératique qui constitue la base de l'esthétique baroque du film, le propos m'a échappé complètement, trop complexe, et cette forme d'intellectualité et de mystère ne m'a pas séduit.