Allez plutôt vous faire une toile

« - Eh boss ! Hier, arrivé à ma seconde bouteille de whisky, j’ai eu une super idée de scénar' ! Tenez-vous bien : un groupe de jeunes, dans la jungle qui se font attaquer par des araignées !!
- Huuummm… Mouais… C’est du réchauffé, pas quelques chose de plus original ?
- Si ! Après avoir fini la bouteille en question, je pensais la même chose que vous, alors, ni une ni deux, j’ai repris cette histoire en main et… ils se font attaquer par des araignées ET se retrouvent aux prises avec un médecin fou furieux qui trempe dans le trafic d’organes ! Si ça ça envoie pas du pâté !
- Bof… C’est mieux, mais j’suis pas convaincu. Je ne vois rien là-dedans qui fasse sauter une braguette, proposez-moi quelque chose de plus couillu !
- Heum… C’est que j’ai pas les idées très claires… La gueule de bois, vous comprenez… Mais… et si…
- Et bien allez-y, crachez le morceau !
- Et si en plus des araignées, du docteur fou, nous rajoutions un personnage dans le genre Elephant Man PLUS un policier qui ne sert à rien mais qui a un accent indien tout à fait rigolo !!!?
- J’achète ! De toute façon c’est ça ou Twilight 17… »

A vu de nez, je pense que c’est à peu près la manière dont a été élaboré In the spider’s web.

C’est quand même un des films les plus stupides que j’ai pu voir parmi tous les films stupides que j’ai pu voir. Et j’en ai vu. Le scénario, franchement, n’est pas plus élaboré que dans le petit dialogue ci-dessus et des « WTF ???? » géant clignotent en néon rouge dans votre cerveau du début à la fin. Les acteurs sont nuls, à part Lance Henriksen, le médecin, qui est pas mal, mais avec le rôle qu’il se coltine, on ne peut pas s’attendre à des miracles non plus.

Les araignées ? Alors quelques plans pas mal avec de vraies araignées. Plein de plans hor-ri-bles avec des araignées en images de synthèse hor-ri-bles et pas mal de plans rigolos où on imagine les assistants faire mumuse avec leur araignées en plastique (vous savez, comme celles que l’on achète dans le commerce pour effrayer sa petite sœur).

Car ce qui sauve le film (enfin « sauver » est un bien grand mot, disons ce qui vous évite l’envie irrépressible de vous cogner la tête dans les murs tout en préparant une lettre à l’anthrax destinée au réalisateur du film) c’est bien les effets spéciaux ridicules qui parsèment cette … chose. Des chutes dans le vide ressemblant à des passages dans la quatrième dimension, aux cocons de soie d’arachnides dans lesquels sont enfermés les victimes (des sacs de couchages avec des fils qui pendouillent) en passant par les ponts sensés être de la même matière (des cordes avec des fils qui pendouillent)… Gros budget, j’vous le dis.
Mais ça détend les zygomatiques.
Et évite de couper le film au bout d’une demie-heure.