C'est sûr : Bertrand Bonello est un cinéaste attachant beaucoup d'importance à l'esthétique, mais lorsque cela est au service d'une histoire et d'un propos forts, comment lui reprocher ? Pour une fois qu'un film français se donne la peine de soigner la forme, d'offrir une atmosphère envoûtante et des personnages sortant clairement des sentiers battus, on aurait tort de faire la fine bouche ! Après, ce n'est pas forcément mon genre de cinéma, et on sera plus ou moins sensible à la façon dont le réalisateur filme cette maison close à la fin du XIXème siècle.
Tout ne m'a pas emballé (notre intérêt pour les différentes prostituées s'avère inégale), mais il y a suffisamment de personnalité, de richesses, de trouvailles pour qu'on se laisse bercer par cette œuvre parfois hypnotique
(l'utilisation de « Nights in White Satin : magistrale!)
et donc vraiment très belle. Une expérience quasi-sensorielle qui ne plaira pas à tous donc, mais auquel il est difficile de rester insensible.