Voilà un film que je voulais voir depuis longtemps, les quelques films de Bertrand BONELLO que j'ai vu jusqu'ici m'ayant au minimum intéressés, voire passionnés, oui je fais partie des grands défenseurs de Nocturama (2016). Quelle immense déception !
J'espérais une esthétique baroque, j'ai eu du rococo.
Peut-être une réflexion sur les rapports qu'entretenaient entre elles les pensionnaires de ces maisons close ? Non, elles sont toutes copines, aucune rivalité, aucune jalousie, mais pas d'avantage de mise en avant d'amitiés fusionnelles, tout est sans heurts, sans écueils, sans passion.
Un questionnement sur le rapport avec la clientèle, par définition constituée d'hommes ? Pensez-vous ! Sa seule piste pour ne pas porter un regard masculin, c'est de réserver les gros plans aux femmes.
Développer quelque chose à partir du personnage de "la femme qui rit" aurait pu donner un truc passionnant, mais là encore ça fait flop, le montage à coups de ralentis stylisés mais impersonnels et de flash-back qui nous font espérer un sursaut qui jamais n'advient.
Une envie de subversivité, l'environnement s'y prête pourtant bien ? C'est aussi subversif et provocateur que "tout nus et tout bronzés" hit incroyaaaable de Carlos.
La fin ouvre sur les problèmes qu'ont entrainés la fermeture de ces maisons closes, sans le faire de façon franche, mais par le truchement d'une ellipse ronflante, qui tend à démontrer en plus du reste un manque de courage et pas de bol, comme une confirmation de la pauvreté générale de ce bel écrin vide, on a ici un anachronisme de près d'un demi-siècle.
Je sauve, le casting, car réussir à exister avec un tel niveau de vide c'est notable et les petits défauts physiques surlignés avec une certaine grâce les rendent crédibles et accessibles. Ainsi que la scène empesée de prétention mais qui fonctionne néanmoins où les filles commémorent la disparition de l'une d'elle par une séance de danse, marquée par l'absence des hommes et sans doute la scène la plus érotique.
Non, désolé, mais je n'ai adhéré à rien de ce qui m'a été proposé, j'ai dépassé le stade de l'ennui confortable pour m'enfoncer, m'enliser dans l'emmerdement le plus pénible et il s'en est fallu de très peu que je cesse mon visionnage.