J'avais déjà découvert le très bon "La Dame rouge tua sept fois" du même réalisateur, Emilio Miraglia, grâce à l'excellente B.O. de Bruno Nicolai et c'est une nouvelle fois le même cas de figure avec ce giallo, sorti en 1971. Nous suivons cette fois-ci les aventures meurtrières d'Alan Cunningham qui tue tout un tas de prostituées rousses car elles ressemblent à son ex-femme décédée, Evelyn. Jusqu'au moment où il rencontre Gladys qu'il demande en mariage après trois heures passées ensemble. Eh oui, il voit en elle la guérison de ses névroses mais ces dernières ne vont faire que prendre un nouveau tournant. On est donc dans du giallo classique pas bien malin, c'est-à-dire que même si ce n'est pas désagréable à regarder, on reste dans un film très codifié ; alors pour le coup tant mieux pour un genre qui l'est autant (des meurtres en vue subjective, des gros sur des gants et des lames qui brillent, des scènes de nu toutes les cinq minutes, des histoires qui partent dans tous les sens etc.) mais d'un autre côté, on ressent une certaine paresse dans le scénario. Paresse qui va malheureusement impacter le rythme du film qui n'est pas toujours soutenu. Ainsi, on a des scènes un peu longues, ce qui va rapidement faire décrocher le spectateur. Surtout que le scénario est, une fois n'est pas coutume dans le genre, assez bordélique avec ici une impression de deux films en un. C'est-à-dire que nous avons tout le début qui fait d'ailleurs un peu penser au "Corps et le fouet" avec tous ces délires sado-masos et puis qui part dans autre chose avec machinations sur machinations. On a en effet des twists en pagaille, des explications maladroites d'évènements fantastiques et puis une fin qui laisse quand même songeur, on passe d'un antagoniste à un autre sans se soucier de qu'a fait le précédent. Malgré tout, l'ambiance est réussie, surtout dans cet espèce de château abandonné qui reprend vie petit-à-petit et puis les meurtres sont plutôt réussis sans être originaux non plus. "L'Appel de la chair" est donc un giallo mineur mais une série B sympathique.