Emilio Miraglia a une courte carrière de réalisateur (6 films en 5 ans). Néanmoins il a la particularité d'avoir pondu deux films à mi-chemin entre le giallo et l'horreur gothique. Le premier est celui-ci, "La notte che Evelyn uscì dalla tomba". Le second, "La dama rossa uccide sette volte", sortira l'année suivante.
On retrouve en effet des éléments gothiques, tels qu'un château sinistre, des déambulations nocturnes inquiétantes, une séance de spiritisme, une famille tourmentée. Et des aspects typiques du giallo : assassinats, coups fourrés entre bourgeois, nudité, placement produit whisky J&B, des personnages en imperméable et chapeau...
Sauf que le résultat est semi-convaincant. L'intrigue commence correctement, avec ce riche veuf tourmenté par la mort de sa femme infidèle. Qui se marie avec une jeune femme rencontrée quelques heures auparavant. Celle-ci aura du mal à trouver sa place au château, un peu façon "Rebecca".
Mais rapidement, ça tourne un peu en rond. On a une succession de meurtres souvent gratuits... mais hors champs ! Inhabituel pour le genre. Et un scénario prévisible dans les grandes lignes.
Par contre, ceux qui veulent se rincer l'oeil seront servis. Les personnages passent leur temps à poil, et évidemment surtout ces dames. Même quand elle est "habillée", Marina Malfatti a un décolleté plongeant qui porte finalement à sourire.
Je soulignerai quand même quelques effets de mise en scène intéressant (une vision trouble, une caméra qui filme à travers un abat-jour...). Et une ambiance giallo-gothique pas déplaisante si on est amateur des deux genres. Et autant le gros du film est prévisible, autant le final joue la carte twist à fond la caisse ! Comme quoi "Wild Things" n'a rien inventé...