Les années 30 n'est pas la période que je préfère au cinéma, ce qui se confirme ici. Le rythme n'est pas assez soutenu, certains personnages restent trop caricaturaux et pas toujours évident de se sentir en immersion lorsqu'un film faisant l'apologie de la nature est tourné à 95% en studio. Malgré tout, et bien que le "personnage" du chien Buck soit ici nettement plus secondaire que dans le roman de Jack London, sans oublier quelques facilités étonnantes
(Loretta Young n'a pas l'air franchement perturbé par le présumé décès de son mari!!),
il y a quand même un certain charme qui se dégage de l'entreprise, que ce soit à travers ce goût de l'aventure décrit avec talent par William Wellman, la présence du grand Clark Gable et de la délicieuse Loretta Young n'y étant pas étrangère, pas plus que les joyeuses touches d'humour apportées par le sympathique Jack Oakie. Il y a une sorte de charme, de pureté, notamment dans la relation amoureuse entre les deux héros qui compensent ainsi les faiblesses de certaines situations, le touchant lien unissant Gable et son Saint-Bernard, sans être pleinement exploité, s'avérant d'une belle sobriété et sans doute plus subtil qu'il n'en a l'air. Pas le grand "western" escompté donc, mais très supérieur à la version de 1972 avec Charlton Heston.