Dans ce second volet L'arme Fatale, on retrouve le duo de flics incarnés par Mel Gibson et Danny Glover, aidés par le fantasque Joe Pesci, aux prises à un diplomate sud-africain et son équipe qui trempent dans un trafic de lingots en forme de pièces de monnaies. Le duo tombe ici sur une bande maîtrisant les explosifs, mettant leurs menaces à exécution, et ayant une immunité diplomatique les rendant difficile à arrêter. L'histoire est plutôt intéressante, assez haletante, mais les personnages de diplomates sans vergogne, ne se souciant pas de leurs actes, sont assez caricaturaux, mais passons.
Ce qu'il faut retenir de ce film, c'est un Danny Glover en grande forme, au charisme naturel qui rend toutes ses prises de paroles, ses faits et gestes, mémorables, cultes. Quand le petit copain de sa fille vient un soir, qui souhaite rester malgré l'opposition de Murtaugh, celui-ci lui lance, sans même le regarder, avec une voix sortie des ténèbres, un cultissime: "George, I got a gun". Mais L'arme Fatale 2, c'est aussi un Murtaugh coincé sur des chiottes prêts à exploser, qui attend une douzaine d'heures avant que Riggs ne lui vienne en aide. La cavalerie arrive, rendant la scène cocasse du début jusqu'à la fin. Les fou rires se succèdent, quand ses collègues lui construisent un arbre à capotes sur son bureau, quelques jours après la diffusion d'un spot télé où sa fille promeut l'utilisation des préservatifs. La complicité entre les deux flics est visible, jouissive. C'est aussi un Mortaugh et Leo Getz (Joe Pesci) entrant dans l'ambassade d'Afrique du Sud du temps de l'Apartheid, qui demande à y immigrer, et qui se retrouve devant un conseiller lui opposant un mémorable: "But but but... you're black". Et dans la scène qui suit, quand Leo Getz et Mortaugh racontent leur numéro dans l'ambassade à Riggs, on sent la puissance comique du trio.
Mais L'Arme fatale 2, c'est aussi des incohérences et des exagérations à outrance. On observe des scènes où des flics sont tués par une explosion classique, par des tueurs au sang froid, qui n'hésitent pas, et un duo qui se retrouvent devant deux hélicoptères tirant à tort et à travers, devant une armada de tueurs munis de mitraillettes, ou encore devant des tueurs souhaitant se battre à armes blanches ou à mains nues. On comprend qu'un film ne peut pas tuer ses héros, qu'il faut leur laisser du temps pour trouver une issue, pour s'en sortir. Mais cela décrédibilise le film et les méchants, et instaure un traitement différencié en fonction du personnage, de son importance dans l'histoire. Il serait intéressant de voir un film où les héros n'existent pas, où les méchants n'hésiteraient pas, seraient efficaces. Ce serait sans doute révolutionnaire, mais tellement plus original.