The art of being a douchebag

Voici un film bien atypique qui aurait mérité une sortie en salle ou une mise en avant plus franche de la part de Netflix (Merci au floodcast pour la découverte). Difficile à classer, le film oscille entre la comédie cynique et le thriller paranoïaque.

Donc on y suit un homme faible et timide qui s'inscrit à un cours de karaté suite à une agression. Des cours portés par un charismatique professeur qui va décider de faire de lui un mâle alpha. Par l'apprentissage du karaté, mais aussi via ses actes, la musique qu'il écoute, son rapport avec les autres, etc... Bien évidemment on sent que cette métamorphose, bien que motivé par un besoin de reconnaissance, va forcément dégénérer à un moment.

Le film m'a un peu rappelé whiplash avec cette relation ambiguë de domination entre un prof et son élève. En cela, le film est plutôt bien foutu. Les acteurs sont bons et leurs personnages, bien qu'un peu caricaturaux à prime abord, se révèlent finalement bien plus complexes.

L'autre thème, bien plus intéressant, car rarement abordé de cette manière au cinéma, est le rapport à la masculinité. Ce qui est viril et ce qui ne l'est pas, les rapport sociaux entre les hommes, hiérarchique au possible, entre les ''alpha'' et les ''faibles''. Si ce thème est intéressant, peut être aurait-il pu être abordé avec un peu plus de subtilité. En nommant explicitement les moyens d'être un ''alpha'' et en accélérant soudainement la métamorphose de Jesse Eisenberg, le scénario prend des côtés un peu trop automatiques et scolaires. Mais je pinaille.

Si vous êtes un de ces types qui compense sa calvitie en fumant des cigares et en mangeant des entrecôtes pour affirmer sa masculinité, vous vous sentirez peut-être visé. Pour les autres, foncez, c'est drôle et ca soulève pleins de questions. C'est le genre de film qui mérite d'être débattu.