De Bill Condon, réalisateur de deux Twilight et de Mr. Holmes, entre autres, il était illusoire d'attendre autre chose de L'art du mensonge qu'un divertissement que l'on souhaitait au moins agréable à l’œil, dans le genre "arnaque dans un jardin anglais." Et ma foi, à condition d'être quelque peu indulgent, une grande partie du film répond à ce désir, malgré une mise en scène terre-à-terre, que l'on qualifiera généreusement de "classique." De l'humour, de l'ironie, un brin d'amoralité, l'affaire est plutôt correctement engagé, même s'il y a plus que quelques doutes dès l'entame des hostilités sur la crédibilité de l'intrigue. Tout se gâte quand l'action se déplace en Allemagne et que des flashbacks font sacrément remonter le temps. Dès lors, plus rien ou presque n'est crédible à partir d'un "hénaurme" rebondissement, depuis longtemps attendu mais prenant la forme d'un twist venu de très, très loin. Le film reste toujours amusant à suivre, cela dit, au moins pour essayer de voir où tout ceci nous mène mais le dénouement, fort sage en définitive, n'assume pas le pari de surprendre une fois encore. Est-il utile de préciser que le principal attrait de L'art du mensonge vient de la confrontation des deux monstres sacrés que sont Helen Mirren et Ian McKellen qui phagocytent l'écran avec un bel aplomb (les personnages secondaires sont quasi inexistants) ? Les deux acteurs semblent s'amuser comme des petits fous et le plaisir qu'il y a à les voir s'ébrouer est largement supérieur à celui que l'on éprouve à cheminer dans ce récit improbable.