De Bill Condon, réalisateur de deux Twilight et de Mr. Holmes, entre autres, il était illusoire d'attendre autre chose de L'art du mensonge qu'un divertissement que l'on souhaitait au moins agréable à l’œil, dans le genre "arnaque dans un jardin anglais." Et ma foi, à condition d'être quelque peu indulgent, une grande partie du film répond à ce désir, malgré une mise en scène terre-à-terre, que l'on qualifiera généreusement de "classique." De l'humour, de l'ironie, un brin d'amoralité, l'affaire est plutôt correctement engagé, même s'il y a plus que quelques doutes dès l'entame des hostilités sur la crédibilité de l'intrigue. Tout se gâte quand l'action se déplace en Allemagne et que des flashbacks font sacrément remonter le temps. Dès lors, plus rien ou presque n'est crédible à partir d'un "hénaurme" rebondissement, depuis longtemps attendu mais prenant la forme d'un twist venu de très, très loin. Le film reste toujours amusant à suivre, cela dit, au moins pour essayer de voir où tout ceci nous mène mais le dénouement, fort sage en définitive, n'assume pas le pari de surprendre une fois encore. Est-il utile de préciser que le principal attrait de L'art du mensonge vient de la confrontation des deux monstres sacrés que sont Helen Mirren et Ian McKellen qui phagocytent l'écran avec un bel aplomb (les personnages secondaires sont quasi inexistants) ? Les deux acteurs semblent s'amuser comme des petits fous et le plaisir qu'il y a à les voir s'ébrouer est largement supérieur à celui que l'on éprouve à cheminer dans ce récit improbable.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2020

Créée

le 1 janv. 2020

Critique lue 747 fois

5 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 747 fois

5

D'autres avis sur L'Art du mensonge

L'Art du mensonge
Val_Cancun
7

Le goût des vermeil

On est certes loin d'un grand film, mais pour ma part j'aurais indéniablement passé un bon moment devant ce film d'arnaque troisième âge aux résonances historiques. Il est vrai que c'est surtout la...

le 30 janv. 2020

13 j'aime

7

L'Art du mensonge
Fêtons_le_cinéma
4

Un bien improbable mensonge

Tout ce qu’il voudrait dire en creux sur la solitude qu’éprouvent au quotidien des personnes âgées endeuillées par la perte de leurs proches s’effondre comme un château de cartes quand vient le coup...

le 24 janv. 2020

10 j'aime

1

L'Art du mensonge
EricDebarnot
6

"Imagine que c'est du Champagne !"

2019 a été une tellement belle année cinématographiquement parlant qu'il est assez difficile de retomber aussi brutalement qu'en cette première semaine de 2020 dans la dure réalité du tout-venant du...

le 3 janv. 2020

10 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13