Souvent considéré comme un classique de la « grande » période Bébel, j'avoue en être pourtant sorti assez mitigé. D'un côté, je trouve assez sympa d'avoir eu l'idée de situer l'action durant les Jeux Olympiques de Berlin 1936, donnant un contexte et un cachet plutôt sympa, Gérard Oury n'ayant rien perdu de son savoir-faire derrière la caméra. L'occasion, également, de balancer quelques bonnes répliques, parfois juste efficaces
(con, vous êtes),
parfois plus profondes (l'absurdité de la haine antisémite à travers les paroles d'un enfant).
Comme toujours, pas mal d'action, avec ce qu'il faut de courses-poursuites, de cascades, de rythme et d'énergie pour passer 98 minutes loin d'être déplaisantes. Mais il n'y a pas d'ampleur, pas vraiment de scénario. Le réalisateur de « La Folie des grandeurs » se contente souvent du contexte sans chercher à l'exploiter, si ce n'est pour tourner en dérision les nazis et en particulier Hitler, représenté comme un méchant d'opérette ni drôle, ni savoureux
(et puis cette histoire de sœur, interprétée par le même acteur, mon Dieu...).
Même les décors, notamment extérieurs, font vraiment studios, posant un réel problème d'immersion.
Dommage, également, que les relations entre les personnages ne soient pas plus fouillées, alors qu'il y avait un vrai potentiel chez chacun : j'excepte celle entre Jean-Paul Belmondo et Rachid Ferrache, offrant quelques jolis moments. Enfin, sans apporter grand-chose au récit, la présence de l'adorable ourson apporte un charme supplémentaire à une entreprise par ailleurs un peu bancale et finalement assez vide, cette « petite histoire dans la grande » ne trouvant jamais la formule qui avait fait la réussite de « La Grande Vadrouille ».