À première vue dubitatif sur l'intérêt de cette « Ascension », les sympathiques critiques et sa diffusion à la télévision ont fini par me laisser tenter. D'ailleurs, un bon moment j'avais plutôt tendance à penser que c'est moi qui avais raison. Ultra-linéaire et un peu plat (la présence de « Johnny » et du roman à l'eau de rose étant les rares éléments donnant vraiment le sourire), se limitant à son label « inspiré de faits réels » pour nous raconter une histoire sans réels rebondissements et donc suspense : OK, le sujet ne se prêtait pas à « Indiana Jones », mais il n'est pas non plus interdit de romancer un peu. Du coup, je regardais ça d'un œil distrait, sans antipathie, mais sans réel attrait non plus, la personnalité sans réelle saveur, aussi sympathique soit-elle, d'Ahmed Sylla étant également un frein.
Et puis, dans la dernière ligne droite,
les réelles difficultés commencent : l'effort, la douleur, l'épuisement...
tout ce qui avait jusqu'ici évité rend le voyage plus fort, plus émouvant. Ainsi, alors que j'y avais été assez peu réceptif, les paysages enneigés, la banlieue et ses habitants, les personnages secondaires, m'ont semblé mieux exploités, mieux écrits, quitte, concernant les deux derniers, à faire passer La Courneuve quasiment pour une cité de Bisounours. Sans oublier le charme d'Alice Belaïdi, pour laquelle on peut (plus ou moins) comprendre qu'on ait envie de grimper l'Everest. Bref, s'il ne faut pas compter sur « L'Ascension » pour se faire inattendu ou politique, il y a des fois où cette générosité, cette sincérité toute simple dans le regard qui est porté par un réalisateur permettent de rendre la comédie (légèrement dramatique) attachante et donc plutôt fréquentable.