Moi, j'suis le genre de gars qui ne regarde jamais de bandes-annonces. Je déteste m'infliger trois minutes d'images alléchantes pour me gâcher trois-quart du film. Je trouve ça un peu bête, et je préfère de loin savourer une oeuvre dès l'introduction afin d'avoir un maximum de surprises. Je suis le genre d'extrémiste qui se refuse même de lire un synopsis.
Alors, là quand je vois "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", j'ai juste envie de descendre dans la rue et de tuer des bébés chats à mains nues et de lancer les cadavres sur des cyclistes.
J'ai essayé de faire abstraction pourtant. Malgré la scène non-crédible où Bob s'incruste dans un casse avec le plus grand bandit actuel, j'ai été captivé par cette mise en scène de génie. Ouais, j'ai été ébloui par ce pillage de train. Andrew Dominik a magnifiquement bien joué avec les lumières pour une séquence absolument merveilleuse. Voir ces bandits avec ces affreux sac troués sur la gueule, ça m'a donné des frissons tellement que c'est angoissant et splendide. Une vraie claque esthétique dans ma gueule.
En fait, ça sera splendide tout le long du film et de ses 2h40. Mais moi, malgré ça, je me suis grave fait chier. Le fait d'avoir vu ce titre de connard, ça m'a permis d'analyser tous les indices qui laissaient présager l'assassinat. Je me suis même demandé, si c'était une ruse mensongère. Mais au final, ça m'a plus casser les couilles qu'autre chose. J'ai laissé tomber les analyses, et je suis resté simple spectateur à la con, à regarder une mise en scène géniale en attendant impatiemment la fin.
Le récit est beaucoup trop long, mais alors là... ça traîne beaucoup trop. Le cinéaste pousse le récit trop loin, et je reste convaincu qu'en 1h50 on aurait pu voir un film génial, s'il y avait un titre convenable. A vrai dire, de la fin de l'intro' jusqu'au moment fatidique, je me suis laissé surprendre plusieurs fois par l'envie de mettre cette foutue "avance rapide".
C'était un étrange supplice que suivre ce récit. J'étais absolument charmé par toutes les scènes malgré mon ennui. Les personnages principaux étaient grandioses, en dépit des rôles secondaires. Et quand, il ne resta plus que trois "cow-boys". Quand il resta Robert Ford et Jesse James. J'ai été émerveillé. Cette scène où le 'lâche' assassine son modèle, est parfaite. Encore ces putains de frissons.
De ce film, je ne retiendrai que le début et cette de fin, qui sont devenus à mes yeux de véritables modèles de mise en scène. Rarement la musique, la lumière et la caméra n'auront été si parfaitement alignées. Puis cette épilogue presque documentaire, j'y étais vraiment. C'était vraiment trop beau.
Mais putain, qu'est-ce que je me suis fait chier quand même.