Le premier défi de L'Astronaute est de nous faire croire au projet totalement dingue et a priori irréalisable d'un ingénieur aéronautique. Une obsession depuis l'enfance, arrimée à celle de son grand-père, une ambition à rêver debout, simplement pour pouvoir dire "bonjour là-haut." Et si on adhère à cette histoire, après une phase d'incrédulité, c'est qu'elle s'appuie sur un certain réalisme, sans pour autant abreuver d'explications et de termes abscons. Il est clair que le réalisateur, Nicolas Giraud, a délaissé le spectaculaire (quoique, parfois ...), non seulement pour des questions de budget, mais aussi par choix, convaincu que le meilleur effet spécial est bien l'humain. Les relations entre les différents personnages de L'Astronaute ont quelque chose de candide, mais il est aisé de l'accepter, à partir du moment où la notion d'équipe vient renforcer une entreprise personnelle, qui ne peut réussir que si elle s'inscrit dans un plan collectif. Bien dans l'esprit, aucun acteur ne semble tirer la couverture à lui, tous égaux de Mathieu Kassovitz à Hélène Vincent, dans les traces de Nicolas Giraud, d'une sobriété exemplaire. Le principal point faible du film est relatif : ses dialogues, assez ternes dans l'ensemble, sans doute par volonté de rester terre à terre, si l'on ose dire, et d'une certaine manière "déshéroïser" les artisans d'un rêve aussi dément. Que nous, spectateurs, partageons avec un enthousiasme d'enfant.