L’intrigue se déroule dans une petite bourgade des États-Unis. Une femme tombe nez à nez sur une gigantesque sphère au beau milieu de la route. Elle prend peur et parvient à s’échapper. De retour en ville, personne ne semble vouloir la croire, ils la prennent tous pour une folle. Elle parvient à convaincre son mari de retourner sur les lieux afin qu’elle lui prouve sa bonne foi. Sauf que cette fois-ci, Nancy se fait capturer par un géant qui se trouvait à l’intérieur même de la sphère. Retrouvée quelque-temps plus tard saine et sauve, le médecin va rapidement constater qu’elle n’est plus tout à fait la même, en effet, elle ne cesse de grandir au fil des heures, au point d’atteindre 15 mètres (50 pieds).
Avec son affiche racoleuse qui ne représente absolument pas le film tel qu’il est réellement (l’affiche montre une femme géante, au-dessus d’une voie rapide, en train d’attraper des voitures à pleines mains, façon King Kong), L'Attaque de la femme de 50 pieds (1958) est une Série B comme il en existait tant d’autres dans les années 50, façon Roger Corman et dans la droite lignée de productions fauchées telles que Le fantastique homme colosse (1957), Le retour de l'homme colosse (1958) ou encore, le célèbre L'Homme qui rétrécit (1957).
Sous couvert de réaliser un film de science-fiction, Nathan Juran réalise aussi (et surtout) une métaphore (qui pourrait être vu comme un film préventif contre l’adultère). Un film féministe où une femme victime d’adultère va chercher à se venger de son mari infidèle, en profitant de sa taille hors norme.
Comme toujours avec ce genre de film, le faible budget impose au réalisateur d’avoir recours au système D en permanence. La sphère (avec le géant) ressemble à un banal ballon atmosphérique qui fait bip bip. Lorsque Nancy mesure 15m de haut, on ne la verra dans son entièreté seulement 10min avant la fin du film (tout le reste du temps, on ne verra que sa main, une main gigantesque en carton-pâte). Le faible budget impose aussi au réalisateur d’avoir recours à la "transparence" pour mettre en scène Nancy et la voir déambuler dans la petite bourgade (il en sera de même avec le géant). Bien évidemment, les effets paraissent désuets contrairement au film de Jack Arnold (L'Homme qui rétrécit - 1957) qui faisait évoluer son héro dans des décors gigantesques, lui donnant l’impression d’être minuscule.
Une Série B sympathique qui atteint tout juste 65min, beaucoup de blabla pour peu d’action au final (tout se concentre réellement lors des 10 dernières minutes).
Pour la petite anecdote, un remake éponyme verra le jour en 1993 (réalisé par Christopher Guest), ainsi qu’une parodie avec L'Attaque de la Pin-up géante (1995), réalisée par Fred Olen Ray et enfin, une comédie (grotesque & fauchée) avec L'attaque de la pom-pom girl géante (2012), réalisée par Kevin O'Neill.
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