Amis du bon goût et de la dentelle fine, au revoir ! Ce soir, vous êtes invités chez Lucio Fulci, parrain du gore dont le savoir-faire n’a d’égal que sa générosité.
Le maestro vous proposera en apéritif une crucifixion à l’émulsion de chaux vive, sur lit de flashback. Histoire de bien comprendre où vous avez atterri. En hors d’oeuvres, énucléation et ravalement facial à l’acide seront inévitables. La soirée se poursuivra par divers massacres, zombies et araignées prêtant main forte, jusqu’au final dantesque.
Et pas la peine de regarder la rediffusion, vous n’aurez plus d’yeux pour cela. Ceux qui ont échappés à l’énucléation auront été frappé de cécité…
Voilà, voilà… Plus sérieusement, le film ne brille pas par son scénario des plus légers : un hôtel construit sur une porte des Enfers, prétexte à enquiller toutes les apparitions morbides. Ni par ses acteurs très moyens.
Non, Lucio Fulci c’est avant tout l’ambiance, la générosité, l’audace. De nombreuses séquences horrifiques très réussies, aidées par une jolie musique et des décors travaillés.
Et bien évidemment, des trucages incroyables, qui permettent au réalisateur un jusqu’au boutisme délirant. Là où d’autres se contenteraient de couper ou de faire un plan large, Fulci affiche sans arrêt des gros plans sur ses créatures putréfiées, et ses victimes massacrées. Avec un vrai sens du spectacle.
Je ne m’étonne guère que de nombreux réalisateurs de genre se soient fortement inspirés de ses films, et de celui-ci en particulier.