Si ce long métrage avait été l'un de « mes films des années 80 dans les années 90 », il est sûr et certain que je me serais amusé à m'y croire en voulant imiter ces jeunes « héros ». Mais voilà, il n'en a rien été. Je l'ai découvert au début des années 2000 et là... le trip n'est plus le même. Quoiqu'il est toujours « amusant » de découvrir avec un certain recul la haute teneur propagandiste de telles œuvres de cinéma.
Un énième film de plus de cette Amérique reaganienne au nationalisme gerbant et au patriotisme exacerbée. John Milius nous assène un film d'anticipation en pleine guerre froide. Il nous vomit une invasion communiste avec des soldats russes et cubains caricaturaux, de vrais barbares sanguinaires qui déclenchent dès lors la Troisième Guerre Mondiale. Ce teen-movie met en scène un groupe d'adolescent qui combat l'occupant en se cachant dans le maquis du Colorado. Si ce n'est pas la France de 1940, ça y ressemble fortement. Ces jeunes résistants qui se surnomment les « Wolverines », toujours plus vendeur que FTPF (oui mais c'était des cocos donc c'est forcément moins vendeur puisqu'ils sont censés être des méchants dans ce film-ci) se révoltent par le biais d'une guérilla montagnarde et ponctuellement urbaine.
L'Aube Rouge reflète toute la paranoïa et les peurs des États-Unis d'alors. Le message est clair : le monde de demain, ce sont nos gamins (enfin ceux de là-bas) alors préparons-les. Cette jeunesse qui porte des blousons Teddy, qui mangent des pizzas et s'abreuvent de coca tout en allant au cinéma après une partie de foot U.S. C'est à eux que John Milius s'adresse en faisant de son film fantasme une victoire sacrificielle à la gloire faussement pré-cognitive. Les États-Unis y sont seules contre tous. Aucune aide extérieure, elles ne peuvent compter que sur elles et son terreau juvénile. Pour convaincre, le cinéaste états-unien utilise des relents xénophobes abjectes, tire outrageusement la corde du sentimentalisme et offre du spectacle qui a du avoir pour effet d'augmenter le nombre d'inscription volontaire à l'armée. Et si ces jeunes deviennent comme leurs bourreaux, c'est à dire inhumain dans l'action c'est pour la survie de la nation. Et si nos héros sacrifiés qui agonisent sont épargnés par un ennemi qui semble faire preuve d'humanité, c'est parce que ce dernier a compris au contact des U.S.A. ce qu'est une humanité rebelle qui lutte pour sa survie.
Un film comme on en fait plus (ou différemment) et qui retranscrit toute une époque. On n'échappera pas à quelques longueurs et facilités scénaristiques. La mise en scène est correcte à l'image des prestations des acteurs. Une spéciale pour la scène d'exposition, peu crédible dans les faits mais qui donne le la.