On a souvent cantonné Fernandel au comique de service dans des comédies populaires, à l'image des Don Camillo (1952-70) ou de La cuisine au beurre (Gilles Grangier, 1963). Mais il se trouve que comme d'autres acteurs comiques avant ou après lui, il a eu des rôles un peu plus sérieux dans des films sortant davantage du lot.
C'est le cas de ce film de Claude Autant Lara. Fernandel étant une figure familière, le spectateur a rapidement de l'empathie pour ce moine confronté à des aubergistes aux mœurs pas très catholiques. Aussi surprenant que cela puisse paraître, L'auberge rouge n'est pas tant une comédie que ça, s'aventurant souvent dans l'horreur. D'autant plus que le film se base sur des faits divers survenus durant la première partie du XIXème siècle. Fernandel apparaît de plus en plus dévasté au cours du film, voulant sauver des innocents, tout en essayant de sauver sa propre peau.
Ce qui fait de **L'auberge rouge** un film étonnant dans une période de "qualité française" et surtout un film d'horreur faussement comique. Pour les courageux, il y a le *remake* de Gérard Krawczyk (2007).