Ange et démon
C'est un sentiment très partagé qui m'envahit à la fin du film de Robert Mulligan. Je lui reconnais en effet de belles idées, qui ont certainement inspiré quelques cinéastes par la suite (Shyamalan...
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le 8 avr. 2014
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Les jumeaux Perry, Niles et Holland, tuent l’ennui estival à faire des bêtises sur une propriété du Connecticut. Niles est doux, aimant, aidant ; Holland est distant, agressif, sadique ; du haut de ses vingt minutes d’aînesse, c’est lui qui mène la danse, qui entraîne son « little brother » dans les mauvais coups.
Alors que des tragédies frappent tour à tour le voisinage puis la maison des Perry, le spectateur se demande si ce qu’il voit est bien la ‘réalité’, si Niles-l’angelot n’a pas mentalement fabriqué son double maléfique…
Dommage que le scénario (écrit par l’auteur du roman dont est tiré le film) commence, à ce moment-là, à pécher par sa paresse et ses invraisemblances,
La grand-mère sait que son petit-fils ne tourne pas rond mais elle le laisse avec le nouveau-né !
car la caméra de Robert Mulligan, tour à tour gourmande et virevoltante, nous transporte, nous berce, nous… raconte une histoire — cette clef de voute du cinéma aujourd’hui rongée par l’outrance visuelle.
Malgré des hiatus dans le récit, Mulligan parvient à rendre inquiétant le personnage de Niles et nous laisse progressivement deviner ce qui couve derrière cette voix douce, cette blondeur et ces yeux bleus : un Damien (1978) d’emblée sinistre a bien moins d’intérêt qu’un Niles à qui on donnerait (presque) le bon dieu sans confession.
On retrouve dans L’autre des thématiques présentes dans Un été 42 (film de Mulligan sorti un avant) — la belle saison, la campagne, la jeunesse, le manque, la sujétion… — et cette capacité du réalisateur new-yorkais à nous plonger en douceur dans une atmosphère épaisse dont on ne s’extirpe pas sans brutalité ni douleur
[autant que je m’en souvienne, ce fut la même sensation avec To Kill a Mockingbird — je prévois une session Robert Mulligan dans les semaines qui viennent… ]
Le dénouement, forcément tragique, bien qu’empreint de mystique, n’empêche pas le facétieux, forcément détaché, de se demander : Perry brûle-t-il ?
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Créée
le 4 juil. 2022
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