En tournant ce film Claude Lelouche voulait tourner en dérision la société des années 1970, politisées à l'extrême au point d'en être confuses, où chacun se devait d'avoir sa couleur politique et son parti.
Et c'est de cette situation dont vont profiter une équipe de sympathiques gangsters. La crise est là, les vieilles recettes ne marchent plus. Alors ils décident de suivre l'air du temps, de profiter des failles de ce nouveau monde. Ils vont ainsi kidnapper Johnny Hallyday, mais avec sa complicité, pour sa publicité, ou se reconvertir en mercenaires, d'un bord politique ou l'autre. Même si les embrouilles ne sont jamais loin, même si l'argent brûle toujours les doigts, ils s'en sortent toujours avec un bel aplomb.
Autour de Lino Ventura, de bonnes gueules de fripouilles telles que Jacques Brel ou Aldo Maccione que Lelouch a laissé improviser pour le résultat que l'on sait, des gangsters qui font les enfants. Dans ce monde post-68, où même les prostituées veulent avoir des droits, ce sont peut-être ces aventuriers à la morale si glissante qui sont les vrais héros de cette décennie.
Film de gangsters sans en avoir la noirceur, L'aventure c'est l'aventure porte bien son nom. On ne s'y ennuie guère, et on sourit de bon coeur, quand on ne s'esclaffe pas d'un seul coup, magistral, comme devant cette scène où ils fanfaronnent sur la plage.
Par contre, pour la chanson entêtante chantée par Johnny Hallyday, on ne vous remercie pas.